Accueil attentionné pour Mgr Gallagher en Algérie
Jean Charles Putzolu - Cité du Vatican
Après avoir rencontré mardi 25 octobre les plus hautes autorités de l’État, Mgr Paul Gallagher, en Algérie pour le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République algérienne et le Saint Siège, s’est rendu le lendemain matin au monastère de Tibhirine, lieu du martyre des 7 moines trappistes assassinés en 1996 par des combattants islamistes et béatifiés en 2018 à Oran. «Cela dit l’importance de ce monastère pour l’Église et c’était aussi un moment de recueillement, un moment paisible et une expérience forte pour toute personne qui se rend dans ce lieu, dans ce monastère, pour sentir aussi la présence des moines», dit Mgr Jean Paul Vesco, en saluant la présence des membres de la communauté du Chemin neuf qui occupent aujourd’hui le monastère.
Autorités civiles et religieuses
Pour l’archevêque d’Alger, l’accueil réservé ces deux jours au chef de la diplomatie vaticane témoigne de l’attention accordée à la petite minorité catholique du pays. Mardi, Mgr Gallagher a été reçu par le chef de l’état, Abdelmadjid Tebboune, au terme d’une journée d’entretiens avec des membres du gouvernement, et une visite mémorial du martyr, monument construit à la mémoire des victimes de la guerre d’indépendance contre les troupes françaises.
Au chapitre interreligieux, le chef de la diplomatie Vaticane s’est également entretenu avec le cheikh Mohamed Mamoune El Kacimi El Hassini, recteur de la grande mosquée d’Alger, connu pour être un homme de consensus et d’ouverture, aujourd’hui à la tête de la plus grande mosquée du Continent Africain. L’archevêque d’Alger évoque «une visite d’un grand espace sacré et de communion». Pour Mgr Vesco ces échanges sont «extrêmement importants»: «nous aimons accueillir dans des espaces sacrés, les gens aiment monter à Notre Dame d’Afrique à Alger, à Notre-Dame Santa-Cruz, à Oran, à la basilique Saint Augustin à Annaba». Partager les espaces sacrés, poursuit l’archevêque, même sans parler, «ça dit beaucoup plus, peut être de la réalité vécue dans chacune de nos traditions et de nos religions».
Le service aux plus démunis
La visite de Mgr Gallagher intervient également à moins d’un mois de la fermeture de Caritas Algérie. Une fermeture à la demande des pouvoirs publics, et à laquelle s’est pliée l’Eglise catholique locale tout en manifestant son inquiétude et son souhait de continuer à apporter son aide aux personnes vulnérables et au peuple algérien.
«La présence à Alger du représentant du Pape et la fermeture de Caritas sont deux événements différents», précise Jean Paul Vesco. Cependant, ajoute-t-il «cette visite en elle-même, indépendamment de la fermeture de notre service Caritas, allume effectivement des lumières d'espoir».
La question a effectivement été abordée reconnait l’archevêque ; «Il s'agit surtout d’une incompréhension par manque de communication de part et d'autre, de ce qu'est la Caritas au niveau mondial et au niveau de l'Algérie». Le service Caritas ne rouvrira pas, mais l’assurance a été donnée que les activités caritatives humanitaires de l'Eglise pourront continuer «et ça, ça nous a effectivement été tout à fait réaffirmé», conclut Mgr Jean Paul Vesco.
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