Des «superprofits» à la justice distributive, un équilibre difficile
Le débat sur les superprofits ressurgit et agite les classes politiques de tous bords en Europe. Conséquence de la guerre en Ukraine et de l’augmentation des prix de l’énergie par les géants du secteur, ce terme -davantage politique que scientifique- revient dans le débat public pour appuyer, notamment, la création d’une taxe sur les bénéfices records des géants de l’énergie.
En France, cette taxe est timidement accueillie par le gouvernement d’Emmanuel Macron. À sa place, une «contribution temporaire de solidarité» sera mis en place, voulue par la Comission européenne.
À la fin du mois d'octobre, l'annonce de l'envolée des résultats de Shell et TotalEnergies, au troisième trimestre, a relancé les débats et propositions de taxation des profits des mastodontes pétroliers. Toutefois, le mode de calcul des profits exceptionnels et l’efficacité de la méthode pose toutefois question, une grande partie des profits étant réalisés aux quatre coins du monde. Dans l’opinion publique en revanche, ces bénéfices records liés à un facteur exogène sont mal perçus, le pouvoir d’achat n’augmentant pas de façon concomitante. En filigrane, c’est donc la question de la redistribution qui s'invite une nouvelle fois dans le débat.
Geert Demuijnck, professeur d’éthique des affaires à l’EDHEC Business School, nous éclaire sur la notion de superprofits et ses limites.
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