Disparition de l'écrivain Dominique Lapierre, auteur de «La Cité de la joie»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Son talent de conteur avait attiré des millions de lecteurs. L'écrivain Dominique Lapierre est mort le 4 décembre à 91 ans dans le Var, dans la maison médicalisée où il vivait depuis plusieurs années. Ancien grand-reporter à Paris Match, il s'était fait connaître du grand public par ses livres co-écrit avec le journaliste américain Lary Collins. Parmi ces succès, Paris brûle-t-il ? publié en 1965 ou Ô Jérusalem paru en 1971. Des ouvrages qui alient l'enquête journaliste au souffle romanesque sur des grands bouleversements de l'histoire.
Mais c'est avec La Cité de la joie, sorti en 1985 que Dominique Lapierre acquiert une popularité mondiale. Il relate l'histoire d'un prêtre français oeuvrant dans les bidonvilles de Calcutta. Une figure inspirée par deux missionnaires du Prado, le père François Laborde et le père Gaston Dayanand. Le roman, traduit en plus de 30 langues et vendu à plus de 40 millions d’exemplaires sera adapté au cinéma par Roland Joffé en 1992.
Passionné par l'Inde et ses habitants, Dominique Lapierre va reverser ses droits d'auteurs à ce pays-continent, permettant la contruction de puits d'eau potable où la prise en charge de milliers de lépreux. «J'ai distribué plusieurs millions d'euros de microcrédit à des gens très pauvres à qui j'ai pu apprendre à lire et à écrire pour qu'ils deviennent des petits entrepreneurs et que de cette façon, ils sortent de leur pauvreté sans être assistés, qu'ils deviennent eux mêmes autonomes» nous confiait-il lors d’une visite dans les studios de Radio Vatican en 2011.
«Tout ce qui n'est pas donné est perdu»
Au début des années 1980, il se rend avec son épouse dans un bidonville de Calcutta auprès de Mère Teresa. De la future sainte, il apprendra un proverbe dont il a voulu faire sa devise: «Tout ce qui n'est pas donné est perdu». L'écrivain français va rester profondément marqué par la fondatrice des missionnaires de la charité. «La plus grande maladie aujourd'hui n'est pas la lèpre ni la tuberculose, mais le sentiment d'être indésirable, rejeté, abandonné de tous» lui confiera t-elle. Au moment de sa canonisation en 2016, Dominique Lapierre écrira un long récit dans Paris-Match sur la vie de la sainte de Calcutta.
En 2011, la maison d’édition milanaise Il Saggiatore a publié «India mon Amour», un livre qui rassemblant textes et photos et synthétisant près d'un demi-siècle de passion pour l'Inde et ses habitants. Nous avions reçu Dominique Lapierre dans nos studios. «Ce grelot que vous entendez, c'est le grelot d'un tireur de pousse-pousse des rues de Calcutta» expliquait-il au cours de cet entretien que nous vous reproposons. Un grelot qui est «la voix des hommes qui n'ont rien et qui pourtant me paraissent tout avoir».
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