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Des manifestants iraniens montrant une photo de Mahsa Amini, une kurde iranienne de 22 ans, décédée en septembre dernier quelques heures après son arrestation par la police des mœurs, pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. Des manifestants iraniens montrant une photo de Mahsa Amini, une kurde iranienne de 22 ans, décédée en septembre dernier quelques heures après son arrestation par la police des mœurs, pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.  Les dossiers de Radio Vatican

Iran: Plus de 100 jours de manifestations contre le régime des mollahs

Le régime iranien actuel reste toujours confronté à des mouvements de protestations depuis maintenant quatre mois dans le pays. À l’origine de cette mobilisation nationale, le décès de Mahsa Amini, quelques heures après son arrestation par la police, pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. Au moins 476 personnes ont été tuées selon l’ONG Iran Human Rights. Clément Therme spécialiste de l’Iran, revient sur les spécificités de ces mouvements de protestations.

Entretien réalisé par Marie Duhamel / Myriam Sandouno – Cité du Vatican

Des jeunes filles qui font un doigt d’honneur au portrait du guide suprême; une célèbre actrice emprisonnée; des religieux agressés dans une ville sainte ou des parents qui implorent d’annuler la peine de mort prononcé contre leur fils: des événements inédits se multiplient en Iran. Le mouvement de protestation débuté il y a 4 mois et demi contre le régime des mollahs se poursuit dans le pays.  

Au moins 476 manifestants ont été tués depuis mi-septembre, selon un bilan actualisé de l’ONG Iran Human Rights, publié mardi 27 septembre. Ces manifestations émanent de la société civile, affirme Clément Therme spécialiste de l’Iran, mais aussi des élites culturelles et sportives, des classes moyennes. «C’est un mouvement qui touche à la fois toutes les générations, et toutes les classes sociales. C’est pour cela que c’est un défi important pour le régime et pour sa propre survie», ajoute-t-il.

Des femmes se dévoilent en public, se coupent les cheveux en direct sur internet. Elles sont très vite rejointes par des hommes dans la rue, des manifestations de jour et de nuit, éclair le plus souvent pour ne pas se faire arrêter. Car le régime iranien se montre sans pitié face à ses détracteurs: 14 000 Iraniens et une quarantaine d'étrangers ont été arrêtés. Plus de 2 000 personnes ont été officiellement inculpées en lien avec les manifestations. Deux hommes de 23 ans ont été pendus. Dans son rapport, Iran Human Rights a identifié 100 détenus susceptibles d’être condamnés à la peine capitale, dont 13 déjà condamnés à la peine de mort.


L’option retenue par Téhéran semble celle de la répression. Ce déclin de l’Iran, selon Clément Therme, «est ressenti profondément par la population qui est au courant aujourd’hui du fait que le maintien au pouvoir de ce régime, signifie la ruine économique du pays, avec un risque de destruction de l’Iran».

Les autorités iraniennes accusent les États-Unis, mais aussi d’autres pays européens comme la France ou le Royaume-Uni, ainsi que des opposants en exil, d’être derrière ces mouvements de protestations.

À l’origine de ces manifestations, la mort de Mahsa Amini, une jeune kurde iranienne de 22 ans, le 16 septembre septembre dernier, quelques heures après son arrestation par la police des mœurs à Téhéran. Elle portait mal son foulard, une violation du code vestimentaire imposé aux femmes par la République islamique.

Entretien avec Clément Therme

 

 

 

 

 

 

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28 décembre 2022, 15:53