En RDC, une marche pour la paix et l’intégrité territoriale du pays
L’appel à prier et à manifester pour le retour de la paix dans le pays, avait été lancé dans la déclaration des évêques, à l’issue de leur dernière assemblée plénière. Une invitation relayée par plusieurs ordinaires dans leurs diocèses respectifs.
Dans un message vidéo partagé sur son compte Twitter la veille de la marche, samedi 3 décembre, l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, présent à Rome pour participer à la réunion du conseil des cardinaux, a appelé à «descendre dans la rue» pour exprimer son «ras-le-bol» face à cette crise qui continue depuis des décennies.
«Un congolais qui a l’amour de son pays et qui est touché par la souffrance de son peuple doit se lever et dire non au projet de morcellement de notre pays. Notre marche n’a aucune signification politique, c’est pour montrer au monde que nous sommes un seul peuple, uni pour pour la cause nationale, uni pour la souveraineté de notre pays et pour la dignité de notre peuple», a déclaré le cardinal Ambongo, «Nous ne voulons pas que le pays soit balkanisé».
Plusieurs milices opèrent dans l'est de la République démocratique du Congo depuis les deux grandes guerres dont le pays a été le théâtre vers la fin du dernier millénaire. Parmi elles, le Mouvement du 23 Mars (M23), qui a pris le contrôle de plusieurs localités dans les territoires de Rutshuru et de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu, est accusé par le Congo ainsi que par les Nations unies d’être soutenu par le Rwanda. Ce que Kigali dément systématiquement.
Un sommet organisé le 23 novembre en Angola a ordonné un cessez-le-feu suivi du retrait des rebelles des positions conquises ces derniers mois, faute de quoi une force régionale est-africaine en cours de déploiement dans l'est de la RDC les délogerait. Aucun retrait n'a été observé à ce jour.
Le silence de la communauté internationale
De nombreuses manifestations ont été organisées par la société civile, notamment à Goma, chef-lieu de la province, pour protester contre la détérioration de la situation sécuritaire, mais aussi dénoncer «le silence et l’ambiguïté» de la communauté internationale face à ce qui est perçue comme une agression.
Dans une interview accordée samedi 3 décembre à Radio Vatican – Vatican News, le prix nobel de la Paix, Denis Mukwege, appelait la communauté internationale à agir, «Ce sont des crimes contre l'humanité, des crimes de guerre qui peuvent être même des crimes de génocides, et la communauté internationale ferme les yeux comme elle a fermé les yeux en 1994. A quoi serviront les victimes si dans dix ans, la communauté internationale se réveille pour se rendre compte de ses erreurs? Nous voulons de l'action maintenant.»
Le Pape François se rendra finalement en RDC du mardi 31 janvier au vendredi 3 février. Ce voyage le portera dans la capitale Kinshasa, l’étape à Goma, initialement prévue, a été supprimée mais des victimes des violences dans l’Est viendront à sa rencontre à Kinshasa.
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