Au Brésil, questions sur les forces de sécurité
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Les images ont fait le tour du monde et ont rappelé l’assaut du capitole de Washington il y a près de 2 ans jour pour jour: des centaines de partisans de Jair Bolsonaro ont envahi la place des Trois pouvoirs à Brasilia le 8 janvier, cœur de la démocratie brésilienne, où se trouvent le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême. Les putschistes, nostalgiques du président d’extrême-droite, ont saccagé les bâtiments, avant que les forces de l’ordre ne reprennent le contrôle sur les évènements.
Forte de plus de dix mille membres, la police militaire était au courant des risques. Une force acquise à l'ancien président qui est restée passive face la mise à sac des institutions brésiliennes. À quelques heures de l’attaque, alors que des milliers de bolsonaristes convergeaient vers la capitale, l’agence nationale de renseignement avait fait part aux autorités d'une réelle menace séditieuses des partisans de Bolsonaro, persuadés, comme le sont certaines franges trumpistes aux États-Unis, que l'élection a été volée.
"Selfies" avec les émeutiers
Certains membres de la police militaire du district fédéral de Brasilia ont été filmés escortant les émeutiers jusqu'à la place des Trois pouvoirs, effectuant même des selfies. La sécurité a depuis été renforcée dans le centre de Brasilia, tout comme dans d’autres villes du Brésil pour éviter tout risque de troubles.
Si le gouvernement a limogé le gouverneur de Brasilia, un proche de l'ancien président, et arrêté des centaines de personnes, la question se pose de la loyauté de certaines forces de police envers le pouvoir, et même, de l’armée. Pour Christophe Ventura, spécialiste de l'Amérique latine à l'IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques) à Paris, le président Lula devrait avant tout se baser sur l'application de la justice pour punir les coupables, plutôt que d'entamer un nettoyage au sein de la police. Il décrypte aussi l'attitude de l'armée vis-à-vis du nouveau chef d'État brésilien.
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