Le prix Niwano pour la paix 2023 décerné à l'Indien Rajagopal
Lisa Zengarini - Cité du Vatican
Le militant Rajagopal P.V recevra officiellement le 11 mai prochain son prix lors d'une cérémonie à Tokyo au Japon. Outre le certificat de récompense, une médaille et vingt millions de yens seront envoyés à l'activiste. Ce prix lui a été attribué en raison de ses «actions en faveur des plus pauvres et des plus marginalisés» de son pays, menées avec des «méthodes pacifiques et non violentes», a indiqué le comité d’organisation, soulignant son combat pour la reconnaissance de l'égalité de dignité et de droits de chaque homme et de chaque femme, «indépendamment de leur caste ou de leur sexe, inspirant une grande admiration».
Enseigner aux jeunes des méthodes pacifiques et non violentes
Parmi les résultats particuliers de ses actions, relève Flaminia Giovanelli, figurent: la réhabilitation des gangs, l'éducation des jeunes au service des pauvres, sachant que leurs besoins primaires sont l'eau, la terre et les forêts, et son engagement à prendre soin de l'environnement. Un «travail pour la justice», poursuit-elle, «mené également à travers le dialogue avec les institutions» afin de s'opposer au phénomène de l'accaparement des terres et d'obtenir, par une réforme agraire adéquate, leur redistribution et l'attribution de la propriété foncière.
Un militantisme pour la paix et la justice sociale basé sur la non-violence gandhienne
Né en 1948 au Kerala dans une famille gandhienne, Rajagopal a commencé à promouvoir un activisme social non violent au début des années 1970, lorsqu'il s'est installé dans le district de Chambal, dans le Madhya Pradesh. Il y a découvert une violence endémique, conséquence de l'injustice et des torts subis par la population, qui a conduit à la croissance de gangs de jeunes, les dacoïts. Avec d'autres leaders gandhiens, il a prôné la paix, obtenant leur réhabilitation. Cette initiative a ouvert la voie à une autre qui s'est développée dans les années 1980, l'organisation de programmes régionaux et nationaux de formation des jeunes pour promouvoir le concept d'action non violente pour le changement social.
L'engagement de Rajagopal en faveur de la justice et de la paix a abouti à la création d'Ekta Parishad (Forum de l'unité), une organisation qui vise, par l’activisme non violent, à garantir les droits à la terre et aux moyens de subsistance des communautés marginalisées. Avec Ekta Parishad - et grâce aux marches pour les droits fonciers auxquelles ont participé des milliers de personnes - l'activisme social de Rajagopal est devenu plus visible au niveau national et international.
Un homme de dialogue
L'action sociale non violente de Rajagopal l'a également amené à être un homme de dialogue avec les institutions et à occuper des postes officiels tels que, commissaire d'enquête de la Cour suprême sur le phénomène du travail forcé, et membre du Conseil national pour la réforme agraire. Selon le comité d'attribution du prix, «l'essence interreligieuse de l'activisme de Rajagopal consiste à rassembler les pauvres, unis dans une protestation non violente pour leurs droits, indépendamment de leur religion».
La Fondation Niwano pour la paix
La Fondation Niwano pour la paix a été créée en 1978 pour contribuer à aider à la restauration de la paix dans le monde, et au renforcement d'une culture de la paix en promouvant la recherche et d'autres activités fondées sur l'esprit des principes religieux, servant la cause de la paix dans des domaines tels que: l'éducation, la science, la religion et la philosophie. Parmi les précédents lauréats de ce prix figurent l'évêque luthérien Munib A. Younan, le regretté cardinal brésilien Paulo Evaristo Arns, le prêtre missionnaire anglican et militant anti-apartheid Michael Lapsley et la Communauté de Sant'Egidio.
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