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L'accord de paix signé le 2 novembre 2022 à Pretoria entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens. L'accord de paix signé le 2 novembre 2022 à Pretoria entre le gouvernement éthiopien et les rebelles tigréens.  Les dossiers de Radio Vatican

En Éthiopie, un long chemin pour enraciner la paix

Les effets de l'accord de paix du 2 novembre entre le gouvernement d'Addis-Abeba et les rebelles tigréens commencent à trouver leur application dans les faits. Les défis restent néanmoins nombreux pour une véritable réconciliation.

Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Le 2 novembre dernier, le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles tigréens du TPLF (front de Libération du Peuple Tigréen) signaient un accord de paix à Pretoria en Afrique du Sud, sous les auspices de l'Union Africaine. Un accord qui a mis un terme à presque deux ans de conflit sanglant dans le nord du pays. Les affrontements auraient selon l’Onu fait 600 000 victimes et plus de deux millions de déplacés. Les Nations-Unies soupçonnent par ailleurs l’armée comme les rebelles d’avoir commis des crimes de guerre. Le conflit avait commencé le 4 novembre 2020 quand le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale arrêter les dirigeants de l’exécutif du Tigré qui contestaient son autorité depuis plusieurs mois, et qu’il accusait d’avoir attaqué une base militaire fédérale.

Si l'accord reste encore fragile, les combats ont cessé et l'aide humanitaire a pu être acheminée au Tigré, après que la région a été coupée du reste du monde. Aujourd’hui, l’heure est désormais à la reconstruction et le pays tente de panser ses plaies en regardant l’avenir avec des espoirs de réconciliation. Les défis sont nombreux, à commencer par le désarmement des rebelles, mais aussi la restauration des institutions politiques, des services publics et des moyens de communication.


Des inconnues à lever

La communauté internationale a suivi de près le conflit et espère un retour durable à la stabilité. Les ministres des affaires étrangères française et allemande, Catherine Colonna et Annalena Baerbock ont effectué une visite officielle les 12 et 13 janvier à Addis-Abbeba, souhaitant montrer l'attachement de l'Europe à une Éthiopie stable. Le 15 mars, c'est le Secrétaire d'État américain Anthony Blinken qui faisait une étape dans la capitale éthiopienne, promettant le retour d'une aide économique conséquente au gouvernement, à condition que la paix s'enracine dans le pays. 

Des pas concrets ont déjà été effectués: la semaine dernière, Addis Abeba a retiré le TPLF de sa listes des «entités terroristes», et un gouvernement intérimaire a été nommé dans la région avec à sa tête un Tigréen. Restent néanmoins la question que pose la présence de l'armée eryhtréenne encore présente sur le sol éthiopien et les groupes armés de la région Ahmara, qui pourraient faire partie de l'équation future. Patrick Ferras, docteur en géopolitique et spécialiste de l’Éthiopie, revient sur les nombreux défis que doit relever l’Éthiopie pour tourner pour de bon la page de ce conflit douloureux. 

Patrick Ferras, spécialiste de l'Ethiopie

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29 mars 2023, 11:56