Mali: l’opposition contre le référendum constitutionnel
Entretien réalisé par Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Initialement prévu en mars dernier, le référendum sur le projet de nouvelle Constitution au Mali a été reporté au 18 juin prochain. Et «cette fois l’engagement sera tenu». C’est ce qu’a fait savoir l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) qui a tenu mardi 9 mai un point de presse à Bamako, assurant de l’avancée des préparatifs. Ce sera le premier scrutin organisé par les militaires depuis le double coup d'État perpétré en 2020 et en 2021.
«Le collège électoral est convoqué le dimanche 18 juin 2023 sur toute l’étendue du territoire national et dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali à l’effet de se prononcer sur le projet de Constitution», indique un décret lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. Les membres des forces de sécurité voteront eux, par anticipation le 11 juin, précise-t-il.
Les inquiétudes la mission d’observation
L’organisation de ce référendum suscite des inquiétudes. La mission d’observation des élections a la semaine dernière attiré l’attention du gouvernement, lequel a estimé que certains défis importants sont à relever, liés à: l’installation et la formation des membres de l’AIGE, l’enrôlement et la disponibilité des cartes biométriques sécurisées. Elle dit constater des «lenteurs dans le processus toujours liées aux désaccords entre l’administration, les partis politiques et la société civile en raison des modalités de désignation des membres». À cela s’ajoute la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest confronté depuis 2012 à la pression des groupes jihadistes.
Un référendum contesté par l’opposition
La tenue de ce référendum est contesté par des partis de l’opposition et organisations de la société civile, qui ont décidé de saisir la justice afin de l’annuler. Rassemblés au sein de la coordination "Appel du 20 février ", ils jugent «illégitime et illégal» ce référendum. Aucune condition, estiment-ils, «n’est réunie pour sa tenue dans un pays dont plus des deux tiers échappent au contrôle de l’État» selon eux; ce que réfutent les autorités maliennes.
Seidik Abba, spécialiste de la région du Sahel, fait une analyse de la situation et revient sur le point de vue de l’opposition malienne.
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