Soudan: un nombre effroyable d’enfants victimes depuis le début du conflit, alerte l’Unicef
Vatican News avec agences
«La situation au Soudan tourne à la catastrophe et les enfants sont de plus en plus pris entre deux feux», a déclaré vendredi 5 mai Catherine Russell, la directrice Générale de l’Unicef. Depuis le début du conflit le 15 avril dernier, plusieurs enfants ont été victimes de la violence des affrontements entre l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo. «Bien que nous ne soyons pas en mesure de confirmer les estimations en raison de l'intensité de la violence, l'Unicef a reçu des informations selon lesquelles 190 enfants ont été tués et 1700 autres blessés au Soudan», a indiqué la directrice de l’agence onusienne. En considérant que ces chiffres ne prennent en compte que les enfants pris en charge dans les établissements de santé qui ont communiqué leurs rapport à l’Unicef, «la réalité pourrait être bien plus grave», a souligné le porte-parole de l'Unicef, James Elder, devant la presse à Genève.
Pour le bien des enfants du Soudan, la violence doit cesser.
«Comme dans tout conflit, les enfants sont les plus vulnérables et tous les efforts doivent être faits pour les mettre à l'abri du danger», a indiqué Catherine Russell. Elle appelle, au nom de l'Unicef, «les parties au conflit à respecter leurs obligations légales en vertu du droit humanitaire international et à veiller à ce que les enfants ne soient pas impliqués dans le conflit». Plus concrètement, «il s'agit notamment de mettre fin à toutes les attaques contre les centres de santé, les écoles, les systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement et les autres infrastructures dont dépendent les enfants», a-t-elle précisé.
Par ailleurs, la violence qui sévit au Soudan depuis trois semaines n’épargne pas les travailleurs humanitaires, dont les installations, véhicules et autres fournitures ont été pillés ou détruits, compromettant la capacité de l’Unicef «à fournir aux enfants de tout le pays des services vitaux en matière de santé, de nutrition, d'eau et d'assainissement», a deploré Catherine Russel. Ainsi, l’agence onusienne exhorte les bélligérants à respecter «le droit international, en veillant à ce que les acteurs humanitaires puissent opérer en toute sécurité sur le terrain pour soutenir les civils dans le besoin». L’Unicef appelle également les parties au conflit à ne pas entraver ni interrompre dans les zones qu’elles contrôlent «l'importation des fournitures humanitaires et commerciales essentielles, y compris la nourriture et le carburant» par toutes les voies de communication.
Accueillir les réfugiés soudanais
L’escalade de la violence a poussé d'innombrables familles à se déplacer dans le pays ou au-delà des frontières pour se mettre en sécurité. Une situation préoccupante pour le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) qui appelle les États à assurer aux réfugiés soudanais «un accès sans réserve à leur territoire». Dans sa déclaration devant la presse vendredi, la cheffe du HCR, Elizabeth Tan, a exhorté les États à «suspendre toute reconduite forcée vers le Soudan, y compris de personnes dont les demandes d'asile ont déjà été rejetées»
Selon les prévisions du Haut-Commissariat pour les réfugiés, 860.000 personnes pourraient encore quitter le Soudan pour se réfugier vers les pays voisins, s'ajoutant aux 113.000 qui ont déjà fui les combats.
Alors que bombardements et échanges de tirs se poursuivent à Khartoum comme dans la region occidentale du Darfour, seule une solution politique à long terme à la crise pourra garantir aux enfants du Soudan un environnement de paix et un avenir plus sûr, comme l’espère l’Unicef.
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