Deux mois de guerre au Soudan, le Darfour dans le chaos
Avec AFP
Un pays au bord du «désastre humanitaire» selon l’ONU. La guerre au Soudan entre l’armée et les paramilitaires, a provoqué le déplacement de plus d'un million d'enfants, dont plus d'un quart au Darfour, région coupée de toute communication.
Les hôpitaux dans les zones de combats ne fonctionnent que partiellement, quand ils ne sont pas fermés. Et la crise devrait s'aggraver avec l'arrivée de la saison des pluies, synonyme de recrudescence du paludisme, d'insécurité alimentaire et de malnutrition infantile, rapporte l’agence AFP.
Dans un communiqué partagé jeudi 15 juin, la représentante de l'Unicef au Soudan, Mandeep O'Brien, a dénoncé «le cauchemar implacable dans lequel sont piégés les enfants» qui «portent le fardeau le plus lourd de cette crise». 330 enfants ont été tués en deux mois de guerre. Plus de 2,2 millions de personnes ont fui, dont plus d'un million ont quitté Khartoum, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), tandis que plus de 528.000 réfugiés sont arrivés dans les pays voisins.
Le cauchemar du Darfour
Au Darfour, où les témoignages sur des violences de grande ampleur contre les civils se multiplient, 270 000 enfants ont été déplacés par le conflit, rapporte l'Unicef.
Déjà dévastée par une guerre civile particulièrement sanglante, cette vaste région de l'Ouest du Soudan vit un nouveau «cauchemar», alarme l’Unicef. Au début des années 2000, le général Daglo, à la tête des miliciens arabes Janjawid, avait mené la politique de la terre brûlée contre des minorités ethniques au Darfour sur ordre du dictateur d'alors, Omar el-Béchir. La guerre y a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU. Les Janjawid ont officiellement donné naissance en 2013 aux FSR.
Jeudi 15 juin, quelques heures après avoir critiqué les paramilitaires à la télévision saoudienne, le gouverneur du Darfour a été capturé, par les milices FSR selon les Nations unies, puis assassiné.
Aucun scénario de paix ne se dessine, les nombreuses trêves annoncées sont restées totalement ignorées par les belligérants. Cette semaine une nouvelle tentative de médiation est mise en place par le Kenya, l’Ethiopie la Somalie et le Soudan du Sud, le quatuor africain cherche à faire asseoir à la meme table les deux généraux et le Soudan sera également au menu d’une conférence internationale parrainée par Ryad lundi 19 juin à Genève.
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