Silvio Berlusconi ou l'ascension de "l'entreprise-parti"
Delphine Allaire - Cité du Vatican
Monument de la politique et de la société italienne, Silvio Berlusconi est décédé d'une leucémie à 86 ans à Milan, sa ville natale, lundi 12 juin. L’ancien président du Conseil libéral-conservateur est resté neuf ans au pouvoir à Rome, longévité notable dans une péninsule instable. Se joignant aux hommages des plus divers arrivant de Moscou, Paris, Tel-Aviv, Bruxelles ou Berlin, le Pape François a salué dans un télégramme de condoléances «le tempérament énergique» de l’ancien entrepreneur lombard.
Messe d'obsèques au Duomo
Depuis lundi, les drapeaux sont en berne sur tous les bâtiments publics d'Italie. Un deuil national a été décrété mercredi 14 juin. Ce sera le jour des funérailles d’État, où les honneurs militaires lui seront rendus. La messe d'obsèques aura lieu à 15h00 en la cathédrale de Milan, le Duomo, célébrée par l’archevêque de la capitale économique, Mgr Mario Delpini. Un grand nombre de personnalités et de chefs d’États y sont attendus. Parmi les noms déjà annoncés, celui du président de la République Sergio Mattarella, de la présidente du Conseil Giorgia Meloni, ainsi que de 32 fonctionnaires du gouvernement italien. La Commission européenne dépêchera le commissaire italien aux Affaires économiques et ex-président du Conseil, Paolo Gentiloni, la présidente Ursula Von der Leyen se trouvant actuellement en Amérique latine.
L'image et le visage
Depuis le décès du Cavaliere, alors que la chapelle ardente est réservée aux proches, une foule d'admirateurs se presse près de sa demeure d'Arcore, entre Milan et les grands lacs du Nord. Père de cinq enfants issus de deux mariages, plusieurs fois grand-père, Silvio Berlusconi a provoqué les passions et construit «son mythe». Homme d’affaires, de médias, de politique, de sport, il a marqué d’une empreinte indélébile la vie publique de son pays, lui offrant trois décennies d'ombres et lumières, de scandales et succès. «Il a écrit l'histoire italienne des 35 dernières années, après l'opération "Mani pulite"», relève Giuseppe Bettoni. Le politologue à l’université Tor Vergata de Rome nous éclaire sur cette personnalité iconoclaste.
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