Entrée du camp de réfugiés de Jénine Entrée du camp de réfugiés de Jénine  (AFP or licensors)

L’Église latine de Terre Sainte demande l’arrêt de la violence à Jénine

La paroisse latine de Jénine en Cisjordanie a été touchée par les combats qui ont eu lieu ce lundi 3 juillet entre les soldats israéliens et groupes armés palestiniens. Les autorités catholiques locales condamnent ces violences et appellent les Israéliens à cesser ces attaques contre les Palestiniens.

Rues quasi désertes et recouvertes de débris et de pierres, chaussées éventrées ou noircies par des barricades improvisées, magasins fermés: la ville de Jénine, en Cisjordanie, s’est réveillée en état de choc ce mardi après l’incursion, la veille, de l’armée israélienne. Selon les autorités militaires israéliennes, les soldats ont «neutralisé» un puits souterrain utilisé pour y entreposer des explosifs et «ont démantelé deux salles opérationnelles appartenant à des organisations terroristes de la zone», résultat d’une opération menée pour frapper «un centre d’opérations conjointes» d’un groupe armé local, la Brigade de Jénine, un dépôt d’armes, un site «d’observation et de reconnaissance», une cache servant à des auteurs présumés d’attaques contre des cibles israéliennes.

 

Les centaines de soldats mobilisés ont interpellés 120 Palestiniens et tué dix autres. 300 personnes soupçonnées d’appartenir à des groupes armés sont encore recherchées ce mardi. Les combats qui ont concerné la ville de Jénine mais aussi le camp de réfugiés palestiniens adjacent, ont poussé trois mille de ses habitants à fuir, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine.

La violence des affrontements et leur étendue, cette opération étant la plus grande menée par l’armée israélienne depuis plusieurs années en Cisjordanie, a provoqué des dommages à la paroisse latine de la ville. Mgr William Shomali, évêque auxiliaire du patriarche latin, reconnait que pour l’instant nul ne sait qui en est responsable et si les dommages ont été causés intentionnellement. La paroisse étant au centre de Jénine, et à peu de distance du camp de réfugiés, elle est «au milieu de la violence et donc une cible» explique-t-il.

Condamnation du patriarche latin de Jérusalem

Ces dommages ont tout de même fait réagir le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa, qui a condamné cette incursion israélienne: «La ville de Jénine a été l’objet d’une agression sans précédent d’Israël qui a causé aussi de nombreux dommages à notre paroisse latine de Jénine. Nous condamnons cette violence, demandons un cessez-le-feu et espérons que la poursuite de la paix et du dialogue permettra d’éviter d’autres futures attaques injustifiées contre la population.»

Joint par Radio Vatican – Vatican News, le père Labib Deibes, curé latin de Jénine, a lui aussi condamné ces violences. Il témoigne de ces «temps difficiles ces 24 dernières heures», semblables «à une guerre, avec des explosions, des avions, des chars», pointés vers «des jeunes qui ont le droit de défendre leur terre». Il espère ainsi que «le peuple palestinien puisse récupérer tous ses droits et vivre en paix sur sa terre». Pas question pour lui de demander l’aumône malgré les aides vitales reçues de l’étranger: ce qu’il veut, ce sont les droits du peuple palestinien afin qu’il puisse vivre et pourvoir à leurs besoins tout seul.

Concernant sa paroisse, le père Deibes affirme vouloir aider les habitants de Jénine, «d’abord avec de l’argent pour réparer ce qui a été détruit, puis en faisant tout son possible pour que le peuple palestinien récupère tous ses droits». C’est pourquoi il demande à la communauté internationale «de trouver une solution à ce conflit qui dure depuis 75 ans».

Entretien avec Mgr Shomali, évêque auxiliaire du patriarche latin de Jérusalem

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04 juillet 2023, 17:07