À Florence, première réunion du Conseil des jeunes de la Méditerranée
Beatrice D'Ascenzi - Cité du Vatican
Regarder vers les plus jeunes pour interpréter les questions cruciales de notre époque, et avancer des propositions concrètes. Le Conseil des jeunes de la Méditerranée -souhaité par l’épiscopat italien dans le sillage du sommet de Florence organisé en février 2022- s'est réuni pour la première fois le 13 juillet au Palazzo Vecchio. Il est composé de 34 jeunes de 18 pays qui, pendant une semaine, débattent de thèmes complexes et actuels: foi, communauté, dialogue, accueil, engagement civique. Le Conseil a choisi Florence comme siège permanent dans le but de porter le message du vénérable Giorgio La Pira, entre autres.
Un pari sur les jeunes
Le maire de Florence, Dario Nardella, l'archevêque de Florence, le cardinal Giuseppe Betori, et le secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, Giuseppe Baturi, ont présenté la rencontre. L'archevêque de Florence a notamment demandé aux jeunes «le courage de faire des choix impossibles», dans un monde qui considère la guerre «comme le moyen de résoudre les conflits». Le cardinal Betori a rappelé aux jeunes combien «face aux milliers de migrants qui fuient la violence et la pauvreté et dont beaucoup perdent la vie en mer», nous devons «redécouvrir le rôle politique des villes». «Unir les villes, c'est unir le monde», a relevé l’archevêque florentin.
Entretien avec Patrizia Giunti, présidente de la Fondation La Pira, présente lors de la première réunion à ce conseil de jeunes.
Quel est l'objectif du Conseil et dans quel esprit les jeunes ont-ils abordé cet événement?
Le Conseil des jeunes de la Méditerranée est né avec une vocation précise. L'objectif est d'abord de concrétiser ce projet qui regroupe une quarantaine de jeunes, indiqués par les Conférences épiscopales et les synodes des Églises orientales. Pour nous, le premier pas est d'initier un processus de connaissance et de partage au sein des Églises catholiques dont ces jeunes sont l'expression avec une finalité supérieure, celle du dialogue œcuménique et interreligieux, spirituel et culturel.
Quel est le rôle des jeunes en cette période d'incertitude et de conflit?
La tâche que ces nouvelles générations devront accomplir est difficile car les conditions actuelles sont objectivement complexes. La perspective que nous, adultes, devons avoir est de confier aux jeunes la construction d'un avenir meilleur que le présent que nous vivons, et nous ne pouvons le faire qu'en nous appuyant sur l'espoir et la responsabilité que ces jeunes ressentent et sur les actions qu'ils seront capables de mettre en place en conséquence. Ils ont surtout pour mission de créer en Méditerranée un horizon de paix car, comme l'a dit Giorgio La Pira, la paix en Méditerranée amènera la paix pour le monde entier. Les jeunes de ce Conseil ont immédiatement saisi cet engagement.
Le cardinal Giuseppe Betori a rappelé l'importance de la Charte de Florence, signée l'année dernière à l'issue de la deuxième rencontre des évêques méditerranéens. Quelle est la valeur de cette Charte aujourd'hui et quels sont les défis de son application?
Lors de cette première rencontre, nous avons confié aux jeunes cinq mots qui découlent de la Charte et qui résument l'esprit du Conseil. Ces mots font émerger des urgences que nous voyons s'affirmer chaque jour davantage sous nos yeux: Foi, Communauté, Dialogue, Accueil et Engagement citoyen. Cinq paradigmes autour desquels il leur a été demandé de construire un premier dessin, cinq notes d'une première partition capable de conduire à un partage profond.
Comment la fondation La Pira envisage-t-elle d'accroître le dialogue et la collaboration entre les peuples de la Méditerranée?
Nous sommes conscients que l'union entre les peuples est avant tout une union entre les individus et que la paix entre les peuples se construit par la paix au sein de la communauté individuelle. Ce sont donc les rencontres personnelles et individuelles qui portent des fruits, lesquels se transforment ensuite en relations entre les nations. Le dialogue doit partir de la base. C'est pourquoi l'idée de ce Conseil des jeunes se concentre sur les moins de 30 ans. Par ce choix, nous avons voulu nous adresser à ceux qui constitueront peut-être un jour la classe dirigeante de leur pays et qui doivent avoir mûri d'emblée une prise de conscience: seuls, nous ne pouvons pas résoudre les problèmes de l'humanité et seul un élan commun peut nous donner l'espoir d'un avenir qui nous libère de la misère, de la souffrance et de la perspective de la guerre, qui revient occuper notre quotidien.
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