Le Conseil du laïcat sénégalais félicite Macky Sall pour son «respect de la parole donnée»
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
Le président Macky Sall a annoncé lundi 3 juillet sa décision de ne pas briguer un troisième mandat. Depuis des mois, un climat politique tendu régnait au Sénégal autour d’une probable candidature du chef de l’État sortant à l'élection présidentielle de février 2024 et de la condamnation à deux ans de prison de l’opposant Ousmane Sonko. S’adressant à la nation, M. Sall a mis fin au suspens en déclarant clairement son intention de ne pas se présenter au prochain scrutin: «Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024», a-t-il affirmé. Cette décision a été largement saluée aussi bien au Sénégal que dans d’autres pays du monde, ainsi que par plusieurs personnalités; comme le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, et le chef d’État bissau-guinéen et président en exercice de l’organisation des États ouest-africains Umaro Sissoco Embalo.
Appel à des élections libres, transparentes et inclusives
Pour sa part, le Conseil national du laïcat du Sénégal (CNL) a félicité le président Macky Sall pour cette annonce qui prouve son «respect de la parole donnée», une «attitude [qui] conforte le leadership du Sénégal en matière démocratique, notamment en Afrique». Dans son communiqué signé par son président, Philippe Abraham Birane Tine, cet organe de l’Église catholique sénégalaise encourage le chef de l’État «à œuvrer pour une élection libre, transparente et inclusive». Il appelle également les acteurs politiques à œuvrer pour la promotion des valeurs telles que la fraternité, le dialogue, la solidarité, la vérité, etc.
Pour les laïcs sénégalais, cette décision vient confirmer que cette nation est dotée d’hommes et des femmes capables d’animer les institutions étatiques, en promouvant la dignité, l’espérance, la solidarité et la vérité, soutenant les propos de Macky Sall qui a lui-même reconnu que «le Sénégal dépasse ma personne et il est rempli de leaders capables de pousser le pays vers l'émergence». Le CNL a par ailleurs salué le dialogue initié par Macky Sall le 31 mai lors duquel l’Église du Sénégal avait réaffirmé son attachement aux valeurs d’ouverture, de dialogue et de solidarité.
Hommage aux Sénégalais tombés début juin
Le Conseil national du laïcat du Sénégal a en outre apprécié cette décision «qui contribuera à faire baisser la tension socio-politique, à apaiser les cœurs et les esprits afin de continuer à bâtir un Sénégal debout et solidaire». Il a salué la mémoire des victimes des troubles qui ont eu lieu début juin dans plusieurs villes du pays et prié pour le repos éternel de leurs âmes. Des heurts ont éclaté le 1er juin dans plusieurs régions du Sénégal, suite à la condamnation à deux ans de prison de l'opposant Ousmane Sonko, le rendant inéligible pour la présidentielle de 2024. Pour M. Sonko, qui prêtait à Macky Sall l’intention de vouloir briguer un troisième mandant, le chef de l’État ne cherchait qu’à l’écarter de la course. Ces émeutes ont causé au moins 16 morts selon les autorités, 23 selon l'ONG Amnesty et 30 selon le parti de M. Sonko.
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