Au Cambodge, une dynastie aux manettes du royaume
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
Le Cambodge a un nouveau visage, celui d’Hun Manet. À 45 ans il est le nouveau Premier ministre du pays d’Asie du Sud-Est, investi le 22 août par le parlement du royaume. S’il est novice en politique, sa figure n’est néanmoins pas inconnue des Cambodgiens puisqu’il n’est autre que le fils d’Hun Sen, l’ancien Premier ministre, qui à 71 ans a décidé de passer la main, tout en plaçant son fils à sa succession, après 38 ans passés au pouvoir.
Lors de son premier conseil des ministres, qui s’est tenu le 24 août, Hun Manet, formé aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, a promis « un nouveau cycle pour le Cambodge », basé notamment sur une croissance toujours plus forte. Le pays d'Asie du Sud-Est reste néanmoins l’un des plus pauvres et inégalitaires de la planète.
Un système politique verrouillé
Surtout, cette passation de pouvoir montre la main-mise d’Hun Sen et de son parti, le Parti du peuple cambodgien (PPC) sur le Cambodge. Le 23 juillet dernier, le PPC a remporté pas moins de 120 des 125 sièges de la chambre basse, dans un scrutin largement décrié, après que la principale force d'opposition, le Parti de la bougie, en eut été écarté.
La nouvelle génération au pouvoir au Cambodge ne semble n'être que la perpétuation des intérêts des anciennes classes dirigeantes. Ainsi, les fils des ministres de l'Intérieur et de la Défense sortant se sont vus octroyer les postes que détenaient leurs pères sous le régime Hun Sen.
Décryptages de cette succession dynastique à la cambodgienne avec Sophie Boisseau du Rocher, docteur en Sciences politiques et spécialiste de l’Asie du Sud-Est à l’IFRI à Paris
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