Les bouddhistes mongols, fer de lance du dialogue interreligieux
Olivier Bonnel - Envoyé spécial en Mongolie
Ce sont des marques d’attention qui montrent le profond respect des responsables bouddhistes envers le Souverain pontife. Avant de faire son entrée dans le théâtre Hun, située sur une colline des environs d’Oulan-Bator, le Pape François a été escorté par Gabju Choijamts Demberel, chef du centre des bouddhistes mongols qui dirige le monastère de Gandantegchinlin de la capitale mongole, où vivent de nombreux moines. À l’issue de la rencontre, le moine s’est assuré que la soutane du Pape ne s’accroche pas dans sa chaise roulante. Plusieurs fois, il a salué François les mains jointes et le sourire aux lèvres.
Pour les responsables bouddhistes mongols, majoritaires dans le pays, (selon le dernier recensement de 2020, 52% de la population est bouddhiste), cette rencontre interreligieuse à l’agenda du voyage apostolique de l’évêque de Rome était un moment important pour réaffirmer leur amitié avec la minorité catholique.
Un chemin d’amitié déjà ancien
«Je crois que même si les grandes religions du monde telles que le bouddhisme, le christianisme, l'islam et l'hindouisme sont philosophiquement différentes les unes des autres dans leur vision du monde, nous avons des prières et des activités en commun pour le même objectif- le bien-être de l'humanité», a t-il expliqué en étant le premier à s’adresser au Pape François, au début de la rencontre interreligieuse.
Pour le cardinal Giorgio Marengo, préfet apostolique d’Oulan-Bator, l’expérience de l’amitié et de la coopération entre les différentes traditions religieuses, à commencer par le bouddhisme «montre que toute tradition religieuse authentique contribue à sa manière à la croissance de la société».
«Le dialogue interreligieux est très important, confie le moine Altenkhu, du monastère de Gandantegchinlin, présent à la rencontre, pour nous comprendre et renforcer nos liens». Pour lui, «L’Église catholique est une force motrice pour développer le dialogue interreligieux dans le monde».
Un dialogue qui se renforce
Depuis deux ans maintenant, des rencontres de dialogue interreligieux et de cohabitation avec les responsables bouddhistes ont lieu tous les deux mois en Mongolie, alors qu’elles étaient plus espacées auparavant. Un signe de ce dialogue qui se fait pas à pas entre les missionnaires catholiques et les moines tibétains «à la coiffe jaune», caractéristiques de l’école Gelupa. Le moine Altenkhu se souvient des premiers missionnaires catholiques arrivés dans les années 1990 en Mongolie, en particulier de Mgr Wencesclas Padilla qui fût le premier préfet apostolique d’Oulan-Bator en 2002.
Lors de son ordination épiscopale un an plus tard celui-ci expliquait: «La priorité est d’avoir de bonnes relations avec tout le monde, sans discrimination, en témoignant de l’amour du Christ aux bouddhistes, aux autres chrétiens, aux musulmans et à tous les habitants de la Mongolie».
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