Le désespoir des Gazaouis, épuisés par les guerres
Vatican News
«Priez au moins que cela se finisse vite pour nous, que nous mourrions aussi vite que possible, et que nous ne soyons plus victimes de cette torture prolongée»: c’est le cri de désespoir d’employés palestiniens de l’L’UNRWA, coincés à Gaza. L’UNRWA, c’est l’ancre de salut des réfugiés palestiniens, ceux qui ont été contraints de quitter leurs terres à l’indépendance d’Israël et qui vivent depuis lors dans des camps disséminés au sein des territoires palestiniens – Cisjordanie et bande de Gaza – et dans les pays limitrophes (Liban, Syrie et Jordanie). L’agence onusienne, dont le financement est toujours difficile, gère les camps, les écoles et la santé. Son personnel est essentiellement palestinien. Sa direction est située à Amman, en Jordanie. C’est de là qu’Antonino Brusa, de la direction des ressources humaines, a recueilli avec sa collègue Cristina Milano, des messages de leurs collègues coincés dans la bande de Gaza.
Antonino Brusa a la voix qui tremble quand il rapporte la conversation qu’il a eu avec une collègue de Gaza. «Elle dit qu’elle ne peut pas déménager, tout d’abord parce qu’elle ne peut pas laisser ses parents âgés et puis parce qu’elle ne peut pas se déplacer avec des enfants en bas âge et la famille élargie, mais aussi parce que c’est la huitième urgence au cours de ces sept dernières années. Ils sont fatigués de tout cela» transmet-il. «Nous préférons mourir dans la dignité plutôt que de chercher encore une fois à fuir vers le sud» poursuit-il, citant sa collègue.
Des cris du cœur sans espoir
Les messages dramatiques de ce type se multiplient, traduisant la fatigue des Palestiniens de la bande de Gaza, déjà épuisés par des années de blocus israélien et le siège en cours. Ces collègues de l’UNRWA les invitent à prier pour eux même s’ils savent que cela ne servira à rien, exprimant là leur résignation face à une situation qui leur apparait sans issue.
«S’il vous plait, aidez-nous à arrêter cette folie», écrit un autre collègue. Cristina Milano, depuis Amman, récolte elle aussi ces messages. «Les choses empirent, lit-elle. L’électricité et l’eau sont maintenant complètement coupées, de même que le carburant pour les générateurs privés. Avec ce boom, poursuit-elle citant son collègue de Gaza, j'ai dû quitter mon domicile pour me rendre dans les environs. Malheureusement, une annonce diffusée par des avions de combat indique qu'ils prévoient d'autres destructions massives dans le gouvernorat du nord, le plus proche, qui compte environ 1 million d'habitants, et où je vis. Les choses ne sont pas claires (...), je pourrais partir à tout moment ce soir mais je ne sais pas où aller. Je m'en remets entièrement à Dieu pour nous guider.»
Un autre écrit encore: «Nous ne savons plus qui est en vie et qui est tué à Gaza. Cela leur prend trop de temps. Demandez-leur, s'il vous plaît, de nous achever tous. Le monde sera certainement meilleur sans Gaza et ses habitants.» «Le monde nous a laissés seuls. Des gens sont tués chaque seconde. Nos maisons sont détruites. Pas d'eau, pas d'électricité. Et tous les besoins humains de base sont absents. Nous respirons à peine», confie un autre collègue. «L'odeur des explosifs emplit l'air, à l'intérieur et à l'extérieur des maisons. On dirait que c'est la fin pour les gens qui vivent ici,» confirme un autre. Le seul espoir, c’est un cessez-le-feu. Un répit avant la prochaine fois.
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