Les efforts de la diplomatie vaticane pour la paix en Terre Sainte

Jean Charles Putzolu – cité du Vatican

La guerre entre Israël et le Hamas, qui met la population de Gaza à genoux depuis plus de trois semaines, est au centre d’une activité diplomatique qui s’intensifie jour après jour et dont on ne voit que la partie immergée de l’iceberg. Le dernier épisode en date remonte à ce lundi 30 octobre au matin. Lors d'un entretien téléphonique avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, le secrétaire pour les Relations avec le États du Saint-Siège, Mgr Paul Richard Gallagher, a renouvelé «la nécessité absolue d'éviter l'aggravation du conflit et de parvenir à une solution à deux États pour une paix stable et durable au Moyen-Orient», selon un communiqué de la Salle de presse du Saint-Siège.

Les précédentes initiatives

Dès le début du conflit, le Saint-Siège a activé ses canaux diplomatiques, soit immédiatement après l’attaque terroriste du Hamas, lors de laquelle des centaines de civils, hommes, femmes et enfants israéliens ont été assassinés. Un acte que le secrétaire d'État du Saint-Siège a qualifié d'«inhumain». Dès les premiers jours du conflit, le Pape n’a pas ménagé ses efforts profitant de la quasi-totalité de ses prises de parole publiques pour exprimer son soutien aux victimes, pour condamner le terrorisme et réaffirmer que la guerre ne restera à jamais qu’une «défaite de l’humanité». Parallèlement, François a eu des échanges téléphoniques. En ligne avec le président américain Joe Biden, le 22 octobre, le Pape souligne la nécessité d’identifier des parcours de paix. Échangeant avec le président turc Recep Tayyip Erdogan plus tard, l’évêque de Rome rappelle la position du Saint-Siège en faveur de deux peuples, de deux états et d'un statut spécial pour la ville sainte de Jérusalem.

À cela il faut ajouter l’activité diplomatique de la secrétairerie d’État. L’entretien téléphonique du cardinal Pietro Parolin avec le Premier ministre de l'autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, le 14 octobre, et sa visite à l’ambassade d’Israël près le Saint-Siège, la veille. En toutes ces occasions, la diplomatie vaticane a pris en compte les douleurs et les souffrances des deux populations, en condamnant sans détour le terrorisme, en demandant la libération des plus de 200 otages aux mains des combattants du Hamas, mais en exhortant dans le même temps Israël dont elle reconnaît le droit à se défendre, de respecter le droit humanitaire, en instaurant des pauses et des couloirs pour acheminer à la population palestinienne de la bande de Gaza, toute l’aide dont elle a besoin.

L'arme de la prière

Enfin il y a la prière, l’arme que les chrétiens opposent à la violence. Deux journées de prière, de jeûne et de pénitence ont été convoquées depuis le 7 octobre. La première, le 17 octobre, à l’initiative du patriarcat latin de Jérusalem; la seconde, souhaitée par le Pape François, le 27 octobre. À ces deux journées, les communautés chrétiennes du monde entier se sont associées. Elles ont élevé leurs suppliques vers Dieu pour la paix en Terre Sainte, mais aussi en Ukraine, et dans toutes les régions du monde déchirées par la violence, le terrorisme et la guerre.