Père Rifat Bader: «Le cessez-le-feu n'est pas nécessaire demain, mais aujourd'hui»

Deborah Castellano Lubov - Cité du Vatican

«Nous condamnons tous les meurtres de civils et il est nécessaire d'instaurer un cessez-le-feu dès maintenant, pas demain, mais aujourd'hui.» Dans une interview accordée à Radio Vatican - Vatican News, le père jordanien Rifat Bader, prêtre catholique romain du Patriarcat latin de Jérusalem, lance cet appel.

Le père Rifat dirige le Centre catholique pour les études et les médias en Jordanie, affilié au Patriarcat latin. Il dirige également abouna.org, un site, en arabe et en anglais, d’informations, de commentaires et d'articles sur la Terre Sainte, la Jordanie et le Moyen-Orient.

Condamnation de tous les meurtres de civils

Le père Rifat se fait l'écho des appels à la paix du Pape François, «Nous compatissons avec les êtres humains en général. Nous condamnons tous les massacres perpétrés contre les populations civiles.»

«Mais bien sûr, reconnait-il, nous plaçons cela au milieu de ce qui se passe depuis de nombreuses années et décennies. Et il ne s'agit pas d'un problème distinct de la racine principale du problème, qui est le problème palestinien.»

Une solution pour les deux parties

«Je pense, poursuit-il, que si le monde considérait ce qui se passe à Gaza aujourd'hui comme une partie du problème principal, cela nous pousserait à rechercher une bonne solution pour les deux parties, les Palestiniens et les Israéliens.»

«Ce que j'entends ces jours-ci dans les médias, en particulier en Occident, note le père Rifat, c'est qu'il ne s'agit que d'un problème entre Israël et le Hamas, comme s'il était séparé, et non lié ou connecté au problème palestinien». Une situation qui préoccupe le père Rifat, en tant que Jordanien et en tant que ministre ordonné. «Nous devons regarder l'autre partie, non seulement ce qui s'est passé le 7 octobre, mais aussi ce qui se passe tous les jours, nuit et jour, à Gaza».

Le nombre de morts à Gaza s'élève à près de 8 000

Selon le ministère palestinien de la santé, le bilan à Gaza s'élève à 7 650 morts et 19 450 blessés, tandis qu'en Cisjordanie, 111 personnes sont mortes et 1 950 autres ont été blessées.

Samedi 28 octobre, le responsable des droits de l'homme des Nations unies a mis en garde contre les «conséquences potentiellement catastrophiques» d'opérations terrestres de grande envergure dans la bande de Gaza, où des milliers de personnes ont déjà trouvé la mort dans les frappes aériennes israéliennes.

La veille, Israël a envoyé des troupes dans la bande de Gaza et s'est engagé à continuer de le faire pour cibler les tunnels et autres infrastructures utilisés par le Hamas.