RD Congo: de nouveaux records de violences atteints à l’encontre des enfants

Christian Losambe, SJ - Cité du Vatican

D'après un bilan établi par l'Unicef, la République Démocratique du Congo (RDC) risque de connaître de nouveaux records de violations graves contre les enfants pour la troisième année consécutive en 2023, depuis la mise en place du mécanisme de surveillance et de communication de l'information des Nations Unies en 2005. Les derniers chiffres montrent qu'il y a eu une augmentation de 41 % du nombre de violations graves contre les enfants, vérifiées au cours du premier semestre de l'année en cours, par rapport à la même période l'année dernière. Sur l'ensemble de l'année 2022, 3 377 violations graves ont été commises à l'encontre de 2 420 enfants, selon le rapport du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés.

Hausse sensible du taux d'enrôlements des enfants dans des groupes armés

L'Unicef ​​​​​​​​souligne, en outre, que le recrutement d'enfants par des groupes armés ont connu une hausse de 45 % au cours des six premiers mois de cette année. En 2022, par contre, 1 545 enfants - dont certains n'avaient que 5 ans - avaient été recrutés et utilisés par des groupes armés, conduisant à un taux élevé de meurtres et de mutilations d'enfants, soit 32 % contre 699 cas enregistrés l'année dernière. Selon l'Unicef, les déplacements massifs et la proximité des groupes armés avec les communautés locales constituaient deux facteurs majeurs à l'intensification alarmante des cas de violences, de meurtres, de mutilations et d'enlèvements d'enfants en RD Congo.

Non aux violences faites aux enfants !

La Directrice de la protection de l'enfance à l'Unicef, Sheema Sen Gupta, appelle à la nécessité urgente pour le gouvernement congolais d'intensifier ses efforts pour protéger les civils, et pour les partenaires et les donateurs de prendre les mesures nécessaires afin de mener à bon port les activités de prévention et d'intervention. Après avoir, en effet, rencontré des enfants qui ont survécu à l'horreur du recrutement et de l'exploitation par des groupes armés, et au traumatisme indescriptible de la violence sexuelle, Sheema Sen Gupta atteste qu'aucun être humain, de surcroît les enfants et les plus vulnérables, n'ont pas droit à de telles violences qu'elles qualifient d'« atrocités ».« Cette violence est inacceptable. Nous appelons les parties au conflit à prendre des mesures pour prévenir et mettre fin à toutes les violations graves commises à l'encontre des enfants », a-t-elle déclaré.

Aide humanitaire de l'Unicef ​​​​​​​​aux victimes

En réponse aux violations croissantes et aux besoins urgents qui en découlent, l'Unicef ​​​​a fourni à plus de 100 000 enfants des services de santé mentale et de soutien psychosocial, et a aidé plus de 6 300 survivants des violences sexistes depuis le début de l'année. 'année. Toutefois, l'organisation onusienne pour l'enfance affirme n'avoir reçu que 11 % des fonds nécessaires à son action de protection des enfants dans le cadre de l'appel d'urgence dans la partie Est de la RD Congo, ce qui signifie que les multiples besoins n'ont pas encore tous trouvé satisfaction.