Les réfugiés soudanais au Tchad à l’école du JRS
Xavier Sartre – Cité du Vatican
Depuis avril 2023, les généraux soudanais al-Burhane et Daglo se disputent le pouvoir, entrainant le Soudan dans la guerre civile. Les civils fuient les combats qui s’étendent quasiment à toutes les provinces du pays. Aux déplacés internes, s’ajoutent les réfugiés qui tentent de s’abriter à l’étranger. C’est le cas de nombreux habitants du Darfour dont la région voient les miliciens des FSR (Forces de soutien rapide) du général Daglo s’en prendre aux civils, comme au début des années 2000. En tout, ils sont plus de 445 000, et le gouvernement tchadien anticipe même l’arrivée au total de 660 000 personnes d’ici la fin de l’année.
Pour leur venir en aide, plusieurs camps ont été installés le long de la frontière. Les autorités tchadiennes, l’ONU au travers de ses différentes agences et le JRS entre autres, interviennent au quotidien à leurs côtés. Les jésuites sont particulièrement actifs dans le domaine de l’éducation. «Il faut identifier les enfants en âge scolaire et leur niveau» avant toute chose, explique Emery Sandi, le coordinateur national des programmes du JRS au Tchad. Il faut aussi s’assurer que les enseignants puissent être correctement formés pour enseigneur à ces jeunes Soudanais.
Le problème numéro pour ces réfugiés, c’est l’absence d’école. «Les anciennes écoles ne parviennent pas à contenir tous les élèves que nous avons, donc on a été obligé d’en construire des temporaires ou d’obtenir des financements pour en bâtir en bonne et due forme», poursuit le responsable du JRS.
L’action du JRS concerne aussi les petits enfants qui ont besoin de monitrices. La coopération entre acteurs humanitaires se vérifie aussi dans ce domaine puisqu’un partenariat avec le PAM (Programme alimentaire mondial) est à l’étude pour installer des cantines scolaires.
Mais ces réfugiés ont des besoins dans tous les secteurs. Or tous les acteurs «peinent vraiment dans tous les secteurs» pour assumer leur mission, regrette Emery Sandi, qui souligne l’insuffisance des financements alors que les besoins augmentent. L’éducation en pâtit particulièrement, étant difficile de convaincre de la pertinence de monter des projets pour des gens qui vivent encore pour certains «en plein air». Mais pas question de baisser les bras, d’autant que les perspectives de paix au Soudan sont encore bien lointaines.
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