Guinée: purge dans l'armée après l'assaut de la prison centrale de Conakry
Vatican News avec Agence fides
Selon les autorités, le 4 novembre à l’aube, un commando d’hommes armés a pris d’assaut la prison et a emmené Dadis Camara et trois autres prisonniers, accusés avec l’ancien président, des massacres commis le 28 septembre 2009. Quatre des évadés ont été repris peu après par les forces de police, mais Claude Pivi, ancien ministre de la santé du régime militaire, est toujours en fuite d’après l’Agence Fides.
Les circonstances de l’assaut encore incertaines
Les neuf victimes ayant péri dans l'assaut sont trois assaillants présumés, quatre membres des forces de sécurité et deux occupants d'une ambulance, le médecin à bord et une fillette de 6 ans qui avait été admise dans le véhicule de secours. Selon certaines informations, un soldat aurait tiré sur l'ambulance qui ne s'était pas arrêtée. D’après l'avocat de l'ancien président guinéen, il ne s'agit pas d'une tentative d'évasion, mais son client affirme avoir été traîné hors de la prison contre son gré par les hommes du mystérieux commando.
La prison de Conakry placée sous haute surveillance
Les autorités de Conakry ont démis de leurs fonctions trois colonels de l'armée ainsi que 75 militaires, gendarmes et agents pénitentiaires soupçonnés de complicité dans l'évasion. Selon le gouvernement, des vidéos montrent que des soldats du Bataillon autonome des troupes aéroportées (Bata) ont ouvert le portail de la maison centrale pour permettre l'évasion.
La prison a été placée sous haute surveillance afin d'éviter d'autres évasions. Les recherches se poursuivent pour retrouver Claude Pivi, surnommé "Coplan", et son fils Verny Pivi, soupçonné d'avoir joué un rôle clé dans l'évasion. Claude Pivi est un militaire de carrière qui a joué un rôle important dans l'appareil militaire de Moussa Dadis Camara. Dans le cadre des massacres du 28 septembre 2009, il a été inculpé en 2013 pour meurtre, viol, torture et pillage, mais est resté en liberté jusqu'à son incarcération en septembre 2022.
De pesantes charges contre l’ancien président Moussa Dadis Camara
L'ex président Moussa Dadis Camara, qui a pris le pouvoir après le coup d'État du 23 décembre 2008 perpétré à la suite de la mort de Lansana Conté, ainsi que dix militaires et fonctionnaires, sont accusés de meurtres, d'actes de torture, de viols et d'enlèvements commis le 28 septembre 2009. Date à laquelle des dizaines de milliers de partisans de l'opposition s'étaient rassemblées, au stade du 28 septembre et dans les zones environnantes. Selon le rapport d'une commission d'enquête nommée par l'ONU, au moins 156 personnes ont été tuées. Il y a également eu des centaines de blessées, et au moins 109 femmes violées.
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