«La peine de mort favorise une culture de la haine», confie un ancien condamné
Francesca Sabatinelli et Devin Watkins - Cité du Vatican
«La peine de mort n'est pas une punition mais un acte de vengeance». En effet, explique l’ancien condamné à mort Gary Drinkard, «si elle n’affecte pas le condamné qui, surtout s'il a fait la paix avec Dieu, accepte sa mort, elle affecte en revanche la famille de la victime à qui l'on inculque la haine, et celle du prisonnier mis à mort». Au micro de Radio Vatican - Vatican News, l’Américain évoque ses huit années passées dans le couloir de la mort en l'Alabama, accusé d'un meurtre qu'il n'a jamais commis. Innocenté, il sortira finalement de prison en 2001.
Gary prête aujourd'hui sa voix et son visage à ceux qui, comme la Communauté de Sant'Egidio, font campagne depuis des années au niveau mondial pour obtenir un moratoire universel de la peine capitale. Ce soir, à travers le monde, plus de 2000 villes illumineront leur principal monument, unies pour dire "non" à la peine capitale.
L'hypoxie azotée
Cette année, l'appel de Sant'Egidio concerne également l’Américain Kenneth Smith, emprisonné depuis plus de 30 ans et condamné à mort pour le meurtre d'Elizabeth Sennett, l'épouse d'un prédicateur. Son exécution est au centre d'une controverse juridique, à la suite d'une première tentative d'exécution infructueuse, au cours de laquelle l'homme a souffert six heures d'agonie. Ses bourreaux n'avaient pas réussi à insérer les aiguilles nécessaires à l'injection létale. L'Alabama a maintenant l'intention de réessayer de le tuer, en utilisant l'hypoxie à l'azote. Ce serait la première fois que cette méthode serait utilisée sur un être humain. «Le mois dernier, la Cour suprême de l'Alabama a décidé de procéder à une nouvelle exécution, cette fois par hypoxie azotée, un gaz qui n'est même pas autorisé pour l'abattage des animaux, car il est inhumain», déplore Carlo Santoro, coordinateur de Sant'Egidio contre la peine de mort aux Etats-Unis.
Une pétition et des prières
La Communauté de Sant'Egidio invite chacun à envoyer une pétition au gouverneur de l'Alabama et de lutter pour son abolition.
«En prison, on apprend à être patient, conclut Gary, et à attendre sans se mettre en colère. J'ai été aidé par la foi et les prières de nombreuses personnes. La peine de mort est barbare, prions tous pour son abolition, non seulement aux États-Unis, mais dans tous les pays qui l'appliquent».
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