RD Congo: un SOS pour l’hôpital général de Kikwit
Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican
Dans la nuit du 30 au 31 juillet 2023, un incendie d’origine encore inconnue s’est déclenché à l’Hôpital Général de Kikwit, dans la province du Kwilu, à plus de 520 kilomètres de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo. A en croire des témoins, le pavillon 5, datant de l’époque de la colonisation, était le plus touché et a été complètement détruit. Il abritait un dépôt pharmaceutique, des matériels et accessoires médicaux de grande valeur qui ont été brûlés. La perte était énorme pour cette structure considérée comme le plus grand hôpital du diocèse du Kikwit et de la province du Kwilu. «Plutôt que de soigner des malades, on ne faisait qu’enterrer des morts par manque d’équipements adéquats», a laissé entendre un témoin.
Une collecte de fonds lancée
Face à ce drame, quelques ressortissants de Kikwit, qui soulignent l’importance sociale de cet hôpital, ont lancé une collecte de fonds en vue de sa réhabilitation. L’initiative a été prise par l’abbé Jean Léon Katshioko, prêtre incardiné à Rome, d’origine du diocèse de Kikwit. Un groupe dénommé «Kikwit Kimvuka» a été mis en place et les membres donnent chaque mois ce qu’ils peuvent. De partout dans le monde, des contributions arrivent à cet effet, dans l’espoir d’atteindre le fonds pour la réhabilitation du pavillon 5. Ils pensent aller au-delà, en achetant des panneaux solaires pour illuminer tous les bâtiments de l’hôpital, des ambulances et corbillards, ou en construisant quelques forages d’eau. Ainsi, sollicitent-ils la générosité de tous les ressortissants de la province du Kwilu, et en particulier ceux de Kikwit, afin de faire acte de bonne volonté et contribuer à la rénovation de cette œuvre combien importante pour tous ceux qui vivent, travaillent ou sont de passage à Kikwit. Selon les estimations, le coût des travaux pour reconstruire ou réhabiliter les bâtiments touchés s’élève à 55 000 USD (cinquante-cinq mille dollars américains), «sans compter l’équipement médical à pourvoir».
On ne détruit pas tout ce qui contribue à la vie sociale ou au développement d’un peuple
Au moment où des enquêtes sont en cours pour déterminer la cause, certains pensent que cet incendie est d’origine humaine et avait été prémédité car, dans le pavillon où tout a été brulé, «il n’y a aucune trace d’aucun matériel». D’où le regret de l’abbé Katshioko, qui désapprouve cet acte barbare et inconscient. La vie et la santé sont parmi les dons de Dieu que l’homme est appelé à préserver. Tout ce qui contribue à les protéger doit être sauvegardé, a-t-il déclaré. Ainsi, on ne peut pas toucher, casser, bruler, incendier ou détruire un hôpital, une école, une route, une église, ou «tout ce qui contribue à la vie sociale ou au développement d’un peuple», a-t-il insisté.
A Kikwit et dans ses environs, il n’y a pas d’autres structures qui puissent avoir une si grande capacité d’accueillir les malades comme cet hôpital général, qui n’est pas aussi bien équipé. Il n’a pas d’ambulance, ni de corbillard et il abrite «une petite morgue qui coute très cher». Malgré cela, il constitue un point de référence pour les territoires de Masimanimba, de Bulungu, de Gungu, et même les territoires du diocèse d’Idiofa. «Les gens vivent déjà dans des conditions difficiles. Il faut ainsi protéger le peu qu’il y a», a déclaré le prêtre. Au-delà de la collecte pour cette réhabilitation, l’abbé Katshioko appelle à la construction d’une ou de plusieurs grandes structures sanitaires dans cette ville ou dans la province du Kwilu afin de répondre à ce défi.
L’union fait la force, dans la transparence des fonds recoltés
Au sein du groupe «Kikwit Kimvuka», il y a différents contacts, qui reçoivent les donations. Des responsables ont été désignés à Kikwit, à Kinshasa, en Amérique du nord et en Europe. L’abbé Katshioko encourage les ressortissants à contribuer, car le salut ne peut pas toujours venir d’ailleurs et l’union fait la force. Il rassure de la transparence et de l’honnêteté dans la gestion des fonds récoltés: «Tout le monde est au courant de la contribution de chacun et de la somme atteinte».
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