Les chefs religieux chiliens lancent un appel urgent à la paix
Felipe Herrera-Espaliat - Cité du Vatican
Ils se sont réunis comme ils l'ont souvent fait lorsque le Chili avait besoin d'eux. Des responsables de diverses confessions religieuses ont uni leurs voix dans une déclaration publique, mercredi 13 mars, afin d’établir les raisons de l'état d'insécurité sociale qui s'est répandu ces derniers mois au Chili. Une réalité également dépeinte par les médias nationaux, qui témoignent d’une population en état de peur permanente et de tension croissante.
Le texte, qui se veut une contribution à la paix et au développement harmonieux de la coexistence nationale, a été signé par Mgr Fernando Chomali Garib, archevêque de Santiago et président de la Conférence épiscopale chilienne, ainsi que par les plus hauts représentants des Églises orthodoxe, anglicane, évangélique et pentecôtiste du pays, ainsi que par les responsables des communautés juive et musulmane.
Insécurité et corruption
Le document analyse le paysage social, marqué par la détérioration progressive des relations civiques, ce qui entrave le dialogue, et réduit la capacité à trouver des solutions aux nombreux problèmes traversés par le pays. Parmi ceux-ci, précise la déclaration, l'un des plus urgents est le «grave problème de l'insécurité», compte tenu de l'augmentation des homicides. «Le mépris de la vie, de la propriété privée et de la loi est devenu monnaie courante. L'expansion de la drogue et la présence de la criminalité organisée, inconnue au Chili, détruisent les éléments essentiels de la vie civile et en particulier nos quartiers, nos familles et nos jeunes», prévient le texte.
Les signataires dénoncent également «les innombrables cas de corruption qui ont affecté diverses entités publiques et privées dans tous les domaines, au grand dam des citoyens, en raison du mauvais exemple et de la malhonnêteté de ceux qui s'étaient engagés à servir le bien commun».
Critique et exhortation du système politique
Entre 2021 et 2023, le peuple chilien a connu deux processus d'élaboration d'une nouvelle constitution pour régir l'État, mais les propositions des deux assemblées constituantes démocratiquement élues ont été rejetées à de larges majorités. Soulignant ces échecs et d'autres fragilités civiques multiples, la déclaration affirme la nécessité de «faire un pas décisif vers une véritable politique d'accord et de consensus, vers un accord national qui, abandonnant les visions particulières, considère véritablement le Chili, et se concentre sur la résolution des graves problèmes sociaux, économiques et politiques auxquels nous sommes confrontés».
Cependant, l'appel ne se limite pas au monde politique, mais s'étend à tous les citoyens, dans le but de «revenir sur les chemins de la compréhension mutuelle et d'œuvrer pour le progrès», affirment les responsables religieux, qui, au nom de leurs communautés respectives, expriment leur «volonté de collaborer, de notre point de vue, à ce grand objectif».
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