Législatives en Afrique du Sud: l’ANC en voie de perdre sa majorité
Entretien réalisé par Alexandra Sirgant – Cité du Vatican
Près de 27,6 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes mercredi 29 juin pour désigner leurs députés. Si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, les dernières estimations laissent entrendre que le Congrès national africain (ANC), qui règne sur l'Afrique du Sud depuis la fin de l'apartheid, est sur le point de perdre pour la première fois sa majorité absolue au Parlement.
Avec le dépouillement de 97,7% des bureaux de vote ce samedi matin, le parti historique recueillait seulement 40,1% des voix, selon la Commission électorale. L’opposition, incarnée par plusieurs partis dont celui de l’ancien président déchu Jacob Zuma, uMkhonto we Sizwe (MK) promettait de détrôner l’ANC, représenté par le président actuel Cyril Ramaphosa. Le défi semble avoir été relevé: la plus grande formation d'opposition (Alliance démocratique, DA) rassemblait ce samedi matin 21,7% des suffrages exprimés, suivi du MK à 14,8%, tandis que les radicaux de gauche des Combattants pour la liberté économique restaient aux alentours de 9%.
Marianne Séverin, chercheure associée au laboratoire de recherche Les Afriques dans le Monde (LAM) Sciences Po Bordeaux, nous décrypte les raisons de cette défaite électorale. Selon cette spécialiste de l’Afrique du Sud, les partisans de l'ANC aujourd'hui sont nombreux a déplorer les inégalités raciales persistantes dans le pays, trente ans après la promesse de Nelson Mandela de créer une «nation arc-en-ciel». Au-delà des problèmes socioéconomiques, la corruption rampante pendant les neuf années au pouvoir de l’ancien président Jacob Zuma (2009-2018) a également fortement érodé l’image du parti. Entretien à écouter ici:
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici