La désertification n’est plus un phénomène des pays pauvres, elle est globale
Jacques Ngol, SJ – Cité du Vatican
La conférence tenue au sein de l’Académie pontificale des sciences vendredi 10 mai, autour du thème: «Désertification et sécheresse - Faire face aux menaces mondiales croissantes», a été organisée pour célébrer trois évènements: les 40 ans de la Fondation JeanPaul II pour le Sahel, 30 ans de de la Convention des Nations unies de lutte contre la désertification (CNULCD) et un hommage au saint Pape Jean Paul II. Birguy Lamizana-Diallo, cheffe des politiques du plaidoyer et de la coopération régionale des Nations unies sur le sujet de la désertification a salué cette initiative des ambassades qui permet de mettre en avant un problème de plus en plus global.
La sècheresse, cause de l’immigration des jeunes
La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, «travaille et œuvre à appuyer les pays membres pour lutter contre la dégradation des terres, et travailler pour une dégradation zéro». C’est ce qu’a expliqué la cheffe du plaidoyer de la CNULCD, ajoutant qu’elle aide également à «travailler avec les pays, pour faire face aux effets néfastes de la sécheresse», parce que «la sécheresse est devenue un phénomène global». La sécheresse touche en effet de plus en plus de pays. Pour elle, la dégradation des terres, exacerbée par la sécheresse, est la cause de plusieurs problèmes, parmi lesquels «l'immigration qui devient un cercle vicieux où nos jeunes de l'Afrique se retrouvent à mourir dans les mers parce qu'ils n'ont pas une terre fertile, ils n'arrivent plus à avoir le nécessaire pour leurs besoins au niveau de leur lieu d'habitation». Les jeunes, ne sachant que faire, «se déplacent des villages vers les villes ou des villes vers d’autres villes ou bien ils traversent l'océan». C’est pourquoi, cette conférence représentait une occasion pour Birguy Lamizana-Diallo de réitérer l’appel du pape Jean-Paul II à «regarder l'effet de la sécheresse et les fléaux qui touchent la région de l'Afrique de l'Ouest, les pays sahéliens, et d'y faire face».
Sensibiliser pour plus d’engagement
Poursuivant, la responsable du plaidoyer de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification a demandé à ce que la sensibilisation ne s’arrête pas à la conférence. L’évènement, pour elle, doit être comme une «graine semée» qui doit grandir.
La désertification et surtout la sécheresse, a-t-elle poursuivi est devenue un phénomène global. Plusieurs pays en sont victimes, «que ce soit en Amérique latine, que ce soit dans les pays du golfe, en Asie, nous avons des zones touchées par la sécheresse». Quelques exemples des pays africains: le Zimbabwe, la Zambie «ont déclaré cette année un état d'alerte dû à la sécheresse». Au vu de la dégradation des sols, la sécheresse, dont l’effet n'est plus un phénomène des pays pauvres, ni un phénomène localisé sur le continent africain ou dans une partie du monde, «nous devons maintenant changer nos approches pour être proactifs et ne pas attendre d'être réactifs, ne pas attendre que la catastrophe arrive pour dire nous allons réagir». Birguy Lamizana-Diallo a invité à «être alerte», à agir à tout moment pour faire face aux effets néfastes de la désertification et de la sécheresse.
Par ailleurs, elle a annoncé la tenue en décembre prochain à Riyad en Arabie Saoudite d’une conférence organisée par la CNULCD contre la désertification, voulue comme «un événement où nous ne marquons pas seulement les esprits, mais où nous prenons un nouveau départ pour plus de capacités, pour plus de travail ensemble» afin de contrecarrer ce phénomène.
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