Le nombre d’exécutions au plus haut dans le monde
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Les chiffres sont toujours glaçants: en 2023, 1153 personnes ont été exécutées dans le monde rapporte l'ONG Amnesty International dans son dernier rapport annuel sur la peine capitale. «C'est sans compter les milliers d’autres [exécutions] auxquelles la Chine aurait procédé, ce qui représente une hausse de plus de 30 % par rapport à 2022» écrit Amnesty International dans son rapport, le chiffre le plus élevé depuis 2015. «En dépit de cette augmentation, le nombre de pays ayant procédé à des exécutions n’a jamais été aussi bas», note toutefois l'ONG de défense des droits de l’homme.
Triste record pour l’Iran
Les cinq pays ayant procédé au plus grand nombre d’exécutions l’an passé étaient la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, la Somalie et les États-Unis. La République Islamique d’Iran est particulièrement montrée du doigt par Amnesty. «La montée en flèche du nombre d’exécutions recensées est principalement imputable à l’Iran», souligne Agnès Callamard, la secrétaire générale de l’organisation. «Les autorités de ce pays ont fait preuve d’un mépris total à l’égard de la vie humaine et multiplié les mises à mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, ce qui illustre les effets discriminatoires de la peine capitale en Iran sur les groupes de population les plus marginalisés et les plus pauvres».
Le régime iranien a exécuté pas moins de 853 personnes en 2023, et au moins les 2/3 d’entre elles sont liées à des actes qui ne devraient pas être passibles de la peine de mort selon le droit international, relève encore l'ONG, comme des infractions à la législation sur les stupéfiants.
Des signes d’espoir
Malgré les chiffres accablants, Amnesty relève néanmoins des progrès: jamais en effet les pays ayant aboli la peine capitale n’ont été aussi nombreux. Des avancées sensibles sont notamment observées en Afrique où quatre pays ont pris des mesures législatives allant dans la direction de l’abolition de la peine de mort: le Ghana, le Libéria, le Zimbabwe et le Kenya.
En Asie, le Pakistan a supprimé la peine de mort pour les infractions à la législation sur les stupéfiants, et l’application obligatoire de ce châtiment a été abolie en Malaisie. Au Sri-Lanka, les autorités ont confirmé que le président n’avait pas l’intention de signer des ordres d’exécution, atténuant ainsi les inquiétudes quant à une éventuelle reprise des exécutions.
Selon Amnesty, la peine de mort sera au cœur des discussions lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies au mois de septembre.
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