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Le drapeau canadien. Le drapeau canadien.  (AFP or licensors)

À Québec, cette paroisse héberge une clinique pour les enfants de sans-papiers

Dans le presbytère de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin à Québec, la Clinique Compassion propose depuis 2021 des soins gratuits, principalement pour les enfants d’immigrés qui passent sous les radars du système de santé canadien. Pour le père Benoît Guédas, le curé de la paroisse, c’est un moyen de vivre la compassion grâce aux talents que chacun a reçu.

Vianney Groussin - Cité du Vatican

«Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés», «Je suis au milieu de vous comme celui qui sert», «Tout ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait», «J'étais malade, vous m'avez soigné, j'avais faim, vous m'avez donné à manger»…Dans la bouche du père Benoît Guédas, les versets des Évangiles ne manquent pas pour parler de ce qui fait vivre la clinique installée dans son presbytère. Ce qui a fait naître cette clinique, c'est l'idée que «Je ne peux pas rester insensible à la misère de ceux qui m'entourent» résume le père Guédas.

Un désir de compassion

La Clinique Compassion, dont la création s’est faite avant l’arrivée du père Guédas, doit son existence au talent de Marie-Camille Duquette. Après avoir participé à une conférence sur le Sacré-Cœur et la compassion, cette pédiatre décide de «mettre son talent au service de la compassion» raconte le père Guédas, et donc de permettre à des gens qui n'ont ni papiers ni assurance médicale de pouvoir avoir recours à des soins pour leurs enfants. «Assez rapidement, mon prédécesseur, le père Brice Petitjean, a encouragé ce projet et a libéré un espace dans les salles paroissiales pour pouvoir accueillir un cabinet».

Depuis, la clinique est totalement animée par des bénévoles, dans un projet où la place des laïcs est essentielle, insiste le père Guédas: «ça vient d'eux, ce sont eux qui l'ont porté. On a juste soutenu l'initiative, on leur a permis de la mettre en œuvre, mais on n'a rien fait de spécial de notre côté». Pour lui, c’est aussi parce que le Seigneur a mis des talents dans le cœur de chacun que ce projet a pu se lancer: «quand une pédiatre dit ‘’moi je pourrais donner des heures pour faire cela, et c'est ce que le Christ met dans mon cœur’’ […] cela rejoint aussi le talent d'une personne qui peut le mettre en œuvre. Je n'aurais pas de médecin, on n'aurait pas accueilli une "clinique compassion"».

Une réponse au commandement de l’amour

Le fondement de cette clinique, qui reçoit des enfants n’ayant pas accès au système de santé canadien, est évident pour le père Guédas: «Jésus est saisi de compassion devant les foules qui n'avaient rien à manger pour la multiplication des pains, devant cette veuve qui a perdu son fils. Toute cette compassion du Christ habite nos cœurs, et Jésus ne demande pas les papiers de celui qui arrive, il se met à leur service. Celui qui a faim il ne lui dit pas ’’t'es juif ou t'es païen ?’’; il donne même les miettes à la syro-phénicienne!».

“Tous ceux qui viennent ici le font parce qu'ils ont la foi et que c'est vraiment leur amour pour le Christ, et l'amour du Christ pour eux, qui leur a donné l’envie de se donner pour leurs frères et sœurs qui n'ont pas de moyens”

La clinique fonctionne ainsi grâce à plusieurs bénévoles qui acceptent de prendre de leur temps pour aider ces enfants et leurs familles. Marie-Camille Duquette, à l’initiative du projet, donne un peu de son expertise pour ceux qui ne peuvent pas accéder facilement à l’hôpital public. En effet, si les enfants présents depuis plus de six mois sur le territoire peuvent normalement bénéficier de l’assurance maladie depuis 2021 au Québec, il y toujours un délai avant que l’accès soit complètement opérationnel. Travaillent aussi dans la clinique une infirmière, des femmes présentes pour accueillir les familles, et parfois des interprètes. «Tous ceux qui viennent ici le font parce qu'ils ont la foi et que c'est vraiment leur amour pour le Christ, et l'amour du Christ pour eux, qui leur a donné l’envie de se donner pour leurs frères et sœurs qui n'ont pas de moyens», admire le père Benoît Guédas.

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17 mai 2024, 10:41