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Présentation du projet "Mousso Djidji" Présentation du projet "Mousso Djidji" 

Côte d’Ivoire: lancement du projet "Mousso Djidji"

La fondation AVSI, la Communauté missionnaire de Villaregia et la fondation Djigui, la Grande Espérance, ont procédé jeudi 27 juin à l’Auditorium de la Grande Mosquée d’Abidjan Plateau, au lancement du projet "Mousso Djidji", femme vaillante en argot ivoirien. Ce projet soutenu financièrement par l’Union européenne, vise à appuyer les efforts du gouvernement de la Cote d’Ivoire dans la lutte contre toutes formes de discrimination et de violences basées sur le genre.

Vatican News avec Marcel Ariston Blé (Abidjan)

Le projet "Mousso Djidji" est mis en œuvre pour une durée de 41 mois dans les villes de Danané, Biankouma, Touba, Ouaninou et Odienné, situées à l’ouest et au nord-ouest de la Côte d'Ivoire, ainsi que dans la commune de Yopougon dans le district d’Abidjan. Il vise à la sensibilisation d’au moins 30 000 personnes et à une prise en charge holistique d’au moins 600 survivantes.
Par ailleurs, cette initiative ambitionne d’appuyer les efforts de dix structures et cinq plateformes engagées dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).

Pour plus d’engagement dans la lutte contre les VBG

«Malgré les multiples efforts déployés par le gouvernement ivoirien et ses partenaires, il y a encore malheureusement beaucoup de violences basées sur le genre qui sont perpétrées ici en Côte d’Ivoire», a déploré Valentine De Leu De Cecil, cheffe de projet AVSI, lors du lancement du projet "Mousso Djidji", qui signifie femme vaillante en argot ivoirien et qui se veut un projet d’appui à la lutte contre toutes les formes de discrimination et de VBG, en Côte d’Ivoire.

Qu’il s’agisse des cas de viol, de violences psychologiques ou émotionnelles, d’agressions sexuelles ou physiques, de déni de ressources et d’opportunités, selon elle, la Côte d’Ivoire, en dénombre chaque jour.
Pour Valentine De Leu De Cecil, ce projet «s’inscrit dans la droite ligne des actions entreprises par l’État ivoirien pour soutenir l’ensemble des parties prenantes, et appuyer leurs efforts pour une prise en charge holistique des survivantes, dans le but de lutter efficacement contre ce phénomène sur le terrain».

La lutte contre ce fléau passe surtout par la sensibilisation qui, selon la cheffe de projet AVSI, «demeure un outil crucial». «À travers ce projet, nous voulons sensibiliser, les femmes, mais également les hommes qui sont parties prenantes afin qu’ils soient des porte-paroles pour plus d’égalité», a-t-elle fait remarquer.
Pour ce faire, les initiateurs de "Mousso Djidji", entendent utiliser «le concept de masculinité positive pour faire des hommes des représentants et ambassadeurs de l’égalité homme-femme».

Des participants au lancement du projet "Mousso Djidji"
Des participants au lancement du projet "Mousso Djidji"

L’importante contribution des religieux

Dans la mise en œuvre de ce projet, la contribution des religieux est d’une importance capitale du fait de leur accès à l’ensemble des personnes cibles.
Engagée dans la promotion humaine surtout auprès des couches les plus vulnérables, la Communauté missionnaire de Villaregia en Côte d’Ivoire est partie prenante dans ce projet. Basée dans la commune de Yopougon, précisément à la paroisse Saint-Laurent-de-Kouté, elle mènera la sensibilisation contre les formes de VBG.

Présente à la cérémonie de lancement du projet "Mousso Djidji", sœur Valentina Guidolin a souligné la mission de sa communauté dans cette sensibilisation contre les VBG. «Nous nous rendons compte qu'au-delà de l'annonce chrétienne, nous avons un devoir formatif à l'égard de la population, la violence est quelque chose qui touche les hommes et les femmes, mais plus souvent ce sont les femmes qui portent plus de stigmates, nous devrons donc sensibiliser davantage la population en faveur d'une société moins violente et qui porte le respect pour la femme», a-t-elle indiqué.

Pour ce qui est des violences basées sur le genre, notamment l'excision, la religieuse italienne déplore cette confusion qui très souvent attribue les VBG à la culture ou à la religion. «Sur le terrain, nous tenterons de conscientiser ces personnes qui pratiquent ce type de rituel pour ensemble chercher le bien de l'homme».

Une action conjuguée pour le relèvement de la dignité de la femme

«Toutes ces actions ne sauraient porter du fruit sans la conjugaison des efforts de tous les guides religieux du pays» a pour sa part souligné l’imam Cissé Djiguiba, président de la fondation Djigui la Grande Espérance. Dans son discours, il a exhorté les guides musulmans et chrétiens à unir leurs forces pour travailler au relèvement de la dignité de la femme et de la jeune fille: «Nous ne pouvons pas accepter de voir nos mamans, nos filles souffrir. Nous sommes convaincus que les femmes doivent être des actrices clés du développement de notre pays et de l’Afrique, et nous pensons que nous, religieux à travers nos prêches, sermons, nous pouvons encore davantage sensibiliser nos populations sur ce phénomène», a-t-il exhorté.
«Nous sommes engagés et nous ne reculerons pas tant qu’il restera une seule fille menacée par le couteau de celles qui ignorent ce que le couteau coûte à la femme», a insisté l’imam principal de la Grande Mosquée d’Abidjan Plateau.

Le gouvernement ivoirien, dans le cadre de cette lutte contre les violences basées sur le genre, s’est engagé à réduire les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants à 15% d’ici 2030. Et dans ce sens de nombreux progrès ont été accomplis.
Procédant au lancement du projet "Mousso Djidji", Moussa Diarrassouba, directeur de cabinet de la ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant, a révélé que «de 36,7% de prévalence en 2016 pour les mutilations génitales féminines, l’État de Côte d’Ivoire, est passé à 23% déjà en 2022 et de 32% à 21% pour les mariages d’enfants. C’est visiblement en appui aux efforts du gouvernement que l’initiative "Moussou Djidji" est accueillie aujourd’hui avec notre pleine reconnaissance», s’est-il réjoui.

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02 juillet 2024, 14:02