Gaza: les organismes humanitaires alertent sur la catastrophe sanitaire
Augustine Asta - Cité du Vatican
L’équipe conjointe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) qui se rend ce jeudi dans la bande de Gaza avec 50 kits, espère collecter des échantillons humains qui seront ensuite envoyés en Jordanie. Jusqu’ici aucun échantillon humain n'avait été prélevé, faute d'équipement et de capacité de laboratoire pour les tester.
Les organisations humanitaires réfléchissent déjà à la mise en place d’une campagne de vaccination d’urgence. Car «le polio virus détecté pourrait conduire à une catastrophe sanitaire», précise Claire Nicolet, responsable adjointe des opérations d’urgence de MSF en Palestine.
La polio, une maladie très contagieuse
«Le poliovirus qui a été détecté dans la bande de Gaza peut effectivement avoir une conséquence, parce que c'est une souche spécifique du poliovirus qui n'est plus vaccinée depuis maintenant 2017. Donc tous les enfants en particulier qui sont nés depuis 2017 n'ont pas été vaccinés, et donc ils pourraient attraper la polio. Surtout avec la présence en grand nombre des eaux usées et la mauvaise gestion aujourd'hui des déchets à Gaza», déclare Claire Nicolet.
L'heure est surtout à la mise sur pied des stratégies pour éviter la propagation du virus à Gaza. La situation est déjà complexe sur le terrain, et la guerre complique la mise en place d’une campagne de vaccination d’urgence. «Nous sommes en train de regarder la faisabilité d'une vaccination, notamment pour ces populations qui n'ont pas été vaccinées depuis 2016 ou 2017. C'est vraiment cette population qui va être la plus vulnérable parce que heureusement, les autres majoritairement ont déjà été vaccinés. Mais c'est vraiment cette population des jeunes enfants jusqu'à 8 ans, qui va être touchée par le virus», déplore Claire Nicolet.
«Une situation sanitaire catastrophique»
Après plus de neuf mois de guerre, la situation sanitaire ne cesse de se dégrader dans la bande de Gaza, qui compte près de 2,4 millions d’habitants pour une superficie d’à peine 360 km². Aujourd’hui le défi le plus grand reste l’organisation d’une campagne de vaccination. «Malheureusement, les difficultés sont nombreuses, notamment parce qu'il faut une chaîne de froid fonctionnelle. Et ça va être difficile aujourd'hui avec les réalités de Gaza. La vaccination contre la polio se ferait normalement, du porte à porte. Pourtant il très difficile aujourd'hui de se déplacer facilement dans Gaza. Donc ça veut dire que c'est vraiment la vaccination qui serait le plus nécessaire et le plus urgent, mais ça va être très difficile à développer», affirme t-elle.
«Face à une situation extrêmement difficile, MSF reste vraiment mobilisé pour continuer à essayer de donner des soins dans la mesure du possible», confirme Claire Nicolet.
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