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Ve Rencontre des évêques de l'Amazonie brésilienne, le 22 août 2024. Ve Rencontre des évêques de l'Amazonie brésilienne, le 22 août 2024.  

En Amazonie brésilienne, l’Église se prépare à la COP30 de Belém

La Ve Rencontre de l'Église en Amazonie brésilienne a réuni plus de 80 participants à Manaus du 19 au 23 août, sur le thème «L'Église qui s'est faite chair, étend sa tente en Amazonie: mémoire et espérance». Les évêques locaux ont évoqué la synodalité, l'inculturation et la préparation d'un Jubilé de la région, coïncidant avec la tenue de la COP30 en Amazonie au mois de novembre 2025.

La rencontre de l’Église brésilienne en Amazoni, à la lumière des lectures de la fête de la Vierge Marie Reine (22 août), nous amène à «réveiller en nous certaines attitudes», selon l'archevêque de São Luiz et président de la Commission épiscopale spéciale pour l'Amazonie de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB). L'archevêque a médité sur la joie, «aider notre peuple à venir à la lumière, à trouver la lumière», et le partage tout au long de la rencontre, «nos difficultés, nos défis: l'individualisme, le cléricalisme, la spiritualité désincarnée de la réalité, la mondanité, la situation de l'agro-industrie, de la monoculture, de l'exploitation minière qui détruit la maison commune et la vie des gens», et face à cela, «le Seigneur nous demande de ne pas perdre la joie, sans joie la vie devient difficile et dure», et d'être conscients que «nous sommes solidaires les uns des autres».

«N'ayez pas peur d'une histoire difficile», a exhorté Mgr Gilberto Pastana de Oliveiraa, archevêque de São Luís do Maranhão (Nord-Est du Brésil), mettant en garde contre les nombreuses peurs, y compris la peur de la mission, de l'échec, de la maladie, de la mort, et de pouvoir «avoir peur de nos incompréhensions et de nos incohérences».

Un Jubilé de l'Église d'Amazonie durant la COP30 en 2025

Cette Ve Rencontre de l'Église en Amazonie brésilienne a aussi permis de préparer la COP30, qui se tiendra à Belém en novembre 2025. L'Église du Brésil, dont le thème de la campagne de fraternité 2025 sera l'écologie intégrale, se mobilise pour la COP30 et a mis en place une équipe de coordination. Le Pape François, dans son exhortation apostolique parue en octobre 2023, Laudate deum, rappelle que «le changement climatique est l'un des principaux défis auxquels la société et la communauté mondiale sont confrontées».

Dans cette perspective, l'Église du Brésil veut «renforcer le degré d'influence de l'Église en vue de la conversion écologique et de la transformation socio-environnementale de la planète, à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église». Les acteurs et les échelles, les scénarios, les lignes directrices et les actions prévues ont été présentés. Pendant la COP30, le Jubilé de l'Église d'Amazonie est prévu, avec diverses activités proposées pendant la COP.

Une Église qui, selon les mots de l'évêque auxiliaire de Brasilia et secrétaire général de la CNBB, Dom Ricardo Hoepers, a «de l'admiration pour la persévérance face à des défis aussi difficiles» de l'Église du Brésil. C'est pourquoi il a exprimé son engagement à partager la réalité de l'Église en Amazonie avec le reste de l'Église au Brésil.

Défense de la vie et de la terre

Mgr Gilberto Pastana a clôturé la rencontre en remerciant les participants pour leur partage, leur collaboration et leur discernement commun dans l'obéissance à l'Esprit Saint, dans un processus qui doit nous conduire à une conversion permanente, dans la pastorale, dans les relations et dans les structures, toujours au service de la vie, pour assumer la mission de l'Église dans la synodalité. Ces paroles ont précédé la célébration d'envoi, qui s'est terminée par la bénédiction de l'un des grands prophètes de l'Église en Amazonie, Mgr Erwin Kräutler, évêque émérite autrichien de Xingú, le plus vaste diocèse du Brésil, de 1981 à 2015. L’évêque de 85 ans s’est illustré pour son engagement en faveur des droits des populations autochtones ainsi que pour la préservation de la forêt tropicale amazonienne et contre les braconniers.

Dans la lettre d'engagement qui a clôturé la rencontre, les participants ont mis en avant une Église qui veut construire le rite amazonien et qui est impliquée par l'Esprit dans le soin de la Maison commune, dans la défense de la vie des peuples et, surtout, des pauvres de la terre et des eaux, des migrants, de ceux qui sont les plus touchés par le changement climatique. Une Église engagée dans la défense des peuples autochtones, qui se sent appelée à nourrir l'espérance et à donner des réponses audacieuses et sans peur aux défis.


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23 août 2024, 15:42