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Le navire Mare Jonio. Le navire Mare Jonio.  

Le navire Mare Jonio sauve 182 personnes en Méditerranée

Affrété par l'ONG "Mediterraean Saving Humans", la 18ème mission du navire “Mare Jonio” a été accompagnée d’un voilier de la fondation Migrantes de la Conférence épiscopale italienne. L'envoyé spécial de Radio Vatican-Vatican News est à bord.

Joseph Tulloch-A bord du Mare Jonio, en Mer Méditerranée

Entre le samedi 24 août au soir et le dimanche 25 août au matin, le navire humanitaire Mare Jonio a participé au sauvetage de 182 migrants qui tentaient la périlleuse traversée de la Méditerranée. Il s'agissait de la dix-huitième opération de ce type menée par Mediterranean Saving Humans, une organisation de la société civile italienne, mais la première à être menée en partenariat avec la fondation Migrantes des évêques italiens. 

Les sauvetages

Samedi à 18 heures, le Mare Jonio a repéré une embarcation en bois dans les eaux internationales, à environ 35 milles des côtes tunisiennes. La  position des migrants a été signalée aux garde-côtes italiens, pendant que l’équipage du Mare Jonio distribuait des gilets de sauvetage à tous les occupants, car l’embarcation de fortune apparaissait très instable. Les garde-côtes italiens sont arrivés peu après et ont transporté ses occupants -67 au total, tous d'origine nord-africaine- en lieu sûr sur l'île de Lampedusa. 

Un sauveteur à bord du Mare Jonio
Un sauveteur à bord du Mare Jonio

Entre-temps, le Mare Jonio avait été informé de la présence d'une autre embarcation à proximité. À la tombée de la nuit, le navire s’est dirigé vers la dernière position connue de l'embarcation et l'ont aperçue -un canot pneumatique surchargé- vers 23h20. Peu après avoir ramené ses occupants à bord, le Mare Jonio a pu remettre les 50 migrants, principalement d'origine éthiopienne -dont 43 mineurs et deux femmes-, aux garde-côtes italiens.

Enfin, vers 6h30 dimanche matin, alors qu'il naviguait vers le sud à la recherche d'autres bateaux de migrants, le Mare Jonio est tombé sur une troisième embarcation. Il en a secouru les occupants -26 Syriens, 30 Bangladais et 6 Pakistanais- et a été chargé par le gouvernement italien de les conduire au port de Pozzallo, en Sicile. 

Luttes passées, luttes à venir

Des scènes émouvantes se sont déroulées lorsque les occupants du troisième bateau ont été amenés à bord du Mare Jonio. Les migrants ont embrassé les bénévoles et les ont remerciés pour leur sauvetage. «Vous êtes des anges, envoyés par Dieu pour nous aider», a déclaré un homme.

Le bateau avait quitté la Libye la veille au soir. La plupart des personnes à bord avaient été emprisonnées à un moment ou à un autre par les milices du pays, et nombre d'entre elles portaient des traces de mauvais traitements et de torture sur leur corps et dans leur regard.

L'un des rescapés avait été juge dans son pays d'origine. Un autre, professeur d'arabe à Damas, voulait absolument parler de Shakespeare. 

Ces interactions, bien qu'intensément émouvantes, étaient teintées de tristesse. Une fois l'euphorie du sauvetage passée, les migrants devront faire face à la lutte titanesque que représente la construction d'une nouvelle vie, dans le contexte d'une Europe de plus en plus hostile à leur présence. Un rappel que l'opération de recherche et de sauvetage de Mediterranea Saving Humans, avec la fondation Migrantes, aussi importante soit-elle, n'était rien d'autre qu'un début.

Le véritable travail de construction de réseaux de solidarité -de construction de la société de «fraternité et d'amitié sociale» dont rêve le Pape François- ne commencera sérieusement que sur la terre ferme. 

Des membres de l'équipage du Mare Jonio
Des membres de l'équipage du Mare Jonio

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26 août 2024, 12:53