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Dans le quartier du camp du Jabalia, à quelques kilomètres de la paroisse catholique latine de Gaza, le 7 novembre 2024. Dans le quartier du camp du Jabalia, à quelques kilomètres de la paroisse catholique latine de Gaza, le 7 novembre 2024.   (AFP or licensors)

À Gaza, «le bruit des bombes ne s'arrête jamais, ni le jour, ni la nuit»

Plus d’un an après le début de la guerre, les chrétiens du nord de Gaza aspirent à rester auprès de leur paroisse. Le curé de Gaza témoigne de leurs conditions de vie dans un quotidien envahi par le bruit des bombes.

Vatican News, avec agences

«Le bruit des hélicoptères et des bombes ne s'arrête jamais, ni le jour ni la nuit», témoigne le père Gabriele Romanelli, curé de l’église de la Sainte-Famille à Gaza, joint par L’Osservatore Romano, samedi 9 novembre. «Les bruits proviennent de la zone située au nord-ouest de notre site, vers Jabalia et Al-shati, où vivaient encore quelques familles chrétiennes. Mais un ordre d'évacuation strict a été donné. Les quelques chrétiens restants se sont réfugiés dans les deux paroisses, la nôtre et la paroisse orthodoxe.»

Située dans le nord de la ville de Gaza, l’église de la Sainte-Famille est la seule paroisse catholique latine dans l'enclave palestinienne. Depuis le début de la guerre, elle accueille des déplacés et assure la distribution d’aide alimentaire. Le père Romanelli est sur place avec les paroissiens depuis le mois de mai, après 7 mois d’absence. Bloqué à l’extérieur de la bande de Gaza, il n’a pu revenir qu'à l'occasion de la visite du patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, et découvrir un territoire réduit à un tas de décombre.

Pourquoi devrions-nous partir?

«Nous nous attendons à ce que les troupes israéliennes arrivent bientôt près de nos maisons. C'est la raison pour laquelle notre communauté est très tendue en ce moment», commente le curé de Gaza, craignant un ordre d’évacuation imminent: «depuis quelques semaines déjà, nous recevons un message des forces de défense israéliennes qui définissent notre zone comme une “zone rouge” et indiquent deux couloirs pour aller vers le sud. Cependant, nos familles ne veulent pas partir, je ne sais pas ce qui va se passer.» 

En effet, ajoute le père Romanelli, inquiet, «Pourquoi devrions-nous partir? Aucun d'entre nous n'est impliqué dans le conflit. Que feraient nos chrétiens dans le sud? Ils s'entasseraient avec deux millions d'autres Palestiniens déplacés qui n'ont rien et vivent dans des tentes. J'espère que notre situation est également connue en Occident. Et j'ai confiance, comme toujours, dans la capacité d'intervention de notre patriarche».

Femmes et enfants, premières victimes

Selon des chiffres des Nations unies partagés le vendredi 8 novembre, les femmes et les enfants représentent près de 70% des morts dans la bande de Gaza sur la période novembre 2023 à avril 2024.

Dans la bande de Gaza, plus de 43 550 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles après l’attaque du 7 octobre, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement palestinien pour Gaza, jugées fiables par l'ONU. En octobre, «au moins 64 attaques contre des écoles -soit pratiquement deux par jour- ont été recensées dans la bande de Gaza», selon l'Unicef. Vendredi 8 novembre, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a estimé que «le niveau sans précédent de morts et de blessés parmi les civils» constaté à Gaza était «une conséquence directe du non-respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire».

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09 novembre 2024, 16:25