Corée du Sud: les évêques appellent à l’unité après la destitution du président
Vianney Gilliot – Cité du Vatican
Après la tentative ratée du président d’imposer la loi martiale le 3 décembre dernier, les partis d’opposition sont parvenus samedi dernier à faire voter la destitution de Yoon Suk-yeol à la majorité des deux tiers des élus rassemblés au parlement.
La conférence épiscopale qui avait déjà réagi aux velléités martiales du président s’est immédiatement exprimée, exigeant à nouveau des excuses «sincères» du président et du gouvernement qui ont «laissé la situation évoluer à ce point».
Une décision juste
Malgré le sentiment «extrêmement regrettable d’être confronté à la nécessité de destituer le chef de l’Etat par voie d’impeachment, que l’on ait été ou non son partisan», les évêques estiment que «le plus important est que le président exerce ses fonctions de manière sincère et responsable, dans le respect de la Constitution et des lois». Et souligne dans un communiqué de presse paru samedi 14 décembre que «si, dans l’exercice de sa fonction, les lois et principes fondamentaux ne sont pas respectés, toute personne dans une société démocratique doit être démise de ses fonctions. C’est la justice dans une société démocratique».
Avec le peuple pour défendre la démocratie
Ce vote du Parlement attend d’être validé par la Cour Constitutionnelle. Il vient clore plus de dix jours d’instabilité pour la troisième économie d’Asie, depuis l’annonce, il y a deux semaines, de la proclamation de la loi martiale. Cette décision présidentielle avait provoqué une vive réaction. De nombreux rassemblements ont eu lieu partout dans le pays, manifestant la détermination résolue du peuple de ne pas retomber dans un climat de conflit qu’a déjà connu la péninsule lors des coups d’États militaires, de la guerre de Corée ou encore de l’occupation japonaise.
Face à ce mouvement collectif, les évêques sud-coréens se sont dit aux côtés du peuple, «avec vous jusqu'au bout pour créer un pays où le principe fondamental de la démocratie selon lequel tous sont égaux devant la loi est respecté, et un pays où le principe selon lequel personne ne peut imposer ses propres opinions en abandonnant les procédures démocratiques est maintenu.»
«Mettre de côté les conflits partisans»
Face à ce défi, les évêques formulent un vœu, qu’ensemble les Sud-Coréens unissent leurs forces «pour le bien de l’État et du peuple», en mettant de côté «les conflits partisans». Ils insistent maintenant pour que l’Assemblée et l’exécutif «travaillent de concert pour assurer la stabilité nationale», en attendant la décision de la Cour constitutionnelle qui a jusqu’à six mois pour statuer sur la validité ou non du vote de destitution. Les évêques espèrent qu’elle «évaluera rapidement cette question cruciale, afin que le pays puisse retrouver la stabilité et que la vie quotidienne des citoyens puisse revenir à la normale le plus rapidement possible».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici