52 États dans le monde connaissent des situations de conflit armé
Vatican News
170 700 personnes sont mortes des suites directes de la guerre (153 100 en 2022), tandis que 11 649 enfants ont été tués ou mutilés en 2023, soit une augmentation de 35 % par rapport à l'année précédente. C'est ce qui ressort du huitième rapport de Caritas Italie sur les conflits oubliés, présenté ce lundi à Rome. Le rapport intitulé «le retour des armes» précise actuellement que 52 États dans le monde connaissent des situations de conflit armé. Et si, en 2022, 55 nations étaient touchées par la guerre, les conflits de haute et de très haute intensité sont désormais plus nombreux. Ceux de très haute intensité, c'est-à-dire comptant plus de 10 000 morts, sont au nombre de 4 (il y en avait 3 en 2022). Il s'agit des guerres civiles en Birmanie et au Soudan et des conflits opposant Israël au Hamas et la Russie à l'Ukraine. Vingt autres conflits, dits de haute intensité, ont connu des pertes humaines allant de 1 000 et 9 999 morts. Trois de plus qu'en 2022.
Informer pour ne pas oublier
Caritas Italie revient également dans son rapport la couverture médiatique des conflits dans les journaux télévisés italiens. Selon l'Observatoire de Pavie, en 2022, il y a eu 4 695 publications/reportages sur les guerres, ce qui représente 11,7 % de toutes les nouvelles diffusées. 96,5 % des informations sur la guerre concernent l'Ukraine, 3,5 % l'Afghanistan et la Syrie. En 2023, la presse se désintéresse partiellement de ce type d'informationa puisqu'il y a eu une couverture minorée sur les conflits en cours, avec 3 808 nouvelles, soit 8,9 % de l'ensemble des publications/reportages (42 976). 50,1 % sont consacrés au conflit israélo-palestinien, 46,5 % à la guerre en Ukraine, les 3,4 % restants étant répartis entre 15 pays belligérants. En revanche, six pays en guerre (Bangladesh, Éthiopie, Guatemala, Honduras, Irak et Kenya) n'ont fait l'objet d'aucune couverture médiatique en un an.
Le rapport sur les conflits oubliés «veut donc être une voix qui brise le silence, un appel à la prise de conscience et à l'action». «Chaque page - conclut le directeur de Caritas Italie- est une invitation à ne pas oublier, à mettre en lumière des histoires de souffrance et de résilience qui ne trouvent pas de place sur nos écrans».
L’intervention de Caritas Italie dans les zones de conflit
Le rapport a par ailleurs indiqué que de novembre 2018 au 31 octobre 2024, le service des "interventions caritatives pour le développement des peuples" de la Conférence épiscopale italienne (CEI) a financé 1 351 projets dans 28 pays touchés par des conflits extrêmes ou d'autres conflits graves. Sur un total de 2 321 projets financés par la Conférence épiscopale italienne, plus de la moitié (58,2 %) concernent des pays en guerre (57,6 % des fonds versés).
Enfin, le document révèle qu'une enquête a été réalisée pour comprendre quelle perception des guerres ont les Italiens. 80 % des personnes interrogées considèrent que les guerres sont des événements évitables et 74 % ne souhaitent pas d'intervention armée, mais simplement le recours à la médiation politique. Il ressort également du rapport que 71 % des Italiens sont capables de citer au moins une guerre au cours des cinq dernières années, bien que 65 % d'entre eux s'intéressent aux nouvelles locales et non aux grands événements internationaux, tandis que 72 % souhaiteraient que le rôle de l'ONU soit renforcé. «Malheureusement, les organismes internationaux tels que la Cour de justice ou l'ONU n'ont pas bonne réputation à l'heure actuelle, mais ils sont la seule voie à suivre. Nous devons trouver un équilibre au niveau mondial», «basé sur la justice et le respect des droits des personnes», a ajouté le reponsable de Caritas Italie.
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