Haïti: le clergé déplore «une misère accrue» dans le Nord-Ouest
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
«Au nom de la population Nord-ouésienne», les prêtres du diocèse de Port-de-Paix, élèvent la voix pour dénoncer l’insécurité politique, sociale, sanitaire, alimentaire ou encore environnementale, dans le département Nord-Ouest d’Haïti. Depuis ces cinq dernières années, expliquent-ils dans un communiqué officiel, «la réalité socio-politique, économique et environnementale du département est devenue de plus en plus catastrophique voire alarmante surtout en ces derniers jours». Les services fondamentaux auxquels la population a droit fonctionnent au ralenti, «pour ne pas dire même (qu'ils sont) inexistants». «Le département souffre énormément. Nous ne pouvons pas accepter l’inacceptable ni tolérer l’intolérable», écrivent-ils.
«Le Nord-Ouest comme département pionnier ne mérite pas ce traitement»
Dans ce département, les prêtres haïtiens déplorent entre autres: le manque de coordination entre les différents représentants de l’État; un important réseau de gangs surtout dans les hauteurs de Bassin-Bleu, de Port-de-Paix et de Saint Louis du Nord; le manque d’électricité de l’État depuis plus de trois ans. La jeunesse est livrée à elle-même, sans cadre et sans repères, constatent-ils. À cette liste de maux, le clergé signale la cherté de la vie. La population dans sa majorité fait face au chômage, à la malnutrition, à la misère accrue; et les services hospitaliers manquent de moyens adéquats et de ressources humaines qualifiées pour venir en aide aux besoins multiples des habitants. «C’est une ville en agonie au point de vue environnemental», alertent les prêtres haïtiens.
Pour le clergé du diocèse de Port-de-Paix, «le Nord-Ouest comme département pionnier ne mérite pas ce traitement». Ils exhortent les autorités et à leurs représentants à agir, «à une prise de conscience individuelle, à un engagement sérieux, quel que soit leur champ d’activités, pour le relèvement de ce département».
L'espoir pour un lendemain meilleur
«Il est temps de sauver ce qui peut encore être sauvé avant qu’il ne soit trop tard. Donnons une nouvelle chance aux fils et filles nord-ouésiens de continuer à espérer en un lendemain meilleur», concluent-ils, souhaitant que «la Bienheureuse Vierge Marie, l’Immaculée Conception, patronne de notre diocèse que nous célèbrerons sous peu, puisse nous apporter soutien, réconfort et détermination pour un engagement citoyen efficace en faveur de notre département».
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