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Des migrants présents aux États-Unis renvoyés au Mexique. Des migrants présents aux États-Unis renvoyés au Mexique.  

Le cri des migrants au Mexique pour un accueil intégral

Après la politique d’expulsion des migrants décidée aux États-Unis par le président Donald Trump, la peur et l'incertitude règnent parmi ceux qui veulent traverser la frontière américano-mexicaine. Un missionnaire scalabrinien au Mexique témoigne: «sans notre accueil, beaucoup, surtout les filles, pourraient tomber entre les mains du crime organisé».

Giada Aquilino - Cité du Vatican

Des moments «d'angoisse, de douleur, de peur» face aux dernières dispositions des États-Unis en matière de migration. C'est ce que vivent ces heures-ci les migrants au Mexique, selon une note de la Conférence épiscopale du pays latino-américain (CEM). Un peu plus d'une semaine après l'entrée en fonction du président Donald Trump dans le bureau ovale, la mainmise de la Maison Blanche sur l'immigration prend forme. Elle se traduit par les déportations de migrants menottés et enchaînés dans des avions militaires vers leurs pays d'origine, mais aussi par la suspension de l'appli CBP One qui permettait de prendre rendez-vous pour tenter d'obtenir une entrée légale aux États-Unis. L'interruption de ce service a bloqué 33 000 personnes quittant le Mexique, d'après une estimation de la presse nationale.

La semaine suivant l’investiture du président Trump, le 29 janvier 2025, le Mexique a accueilli plus de 4 000 migrants expulsés des États-Unis, y compris des non-Mexicains, a déclaré la présidente Claudia Sheinbaum. Pour tous ces migrants, les conditions d'extrême vulnérabilité et d'incertitude dans lesquelles ils se trouvent, suscitent une inquiétude croissante, comme le rapporte depuis Mexico le père Héctor Julio López Vivas, directeur des cinq centres des missionnaires scalabriniens dédiés à l'accueil des migrants au Mexique: «Ils sont très confus, ils attendent de comprendre ce qui peut arriver, mais -note le colombien scalabrinien qui travaille au Mexique depuis 20 ans- ils ont en quelque sorte perdu espoir. L'application CBP One, qui permettait d'entrer régulièrement, a été suspendue, mais certains ont tout de même décidé de se rendre à la frontière américaine».


Qui sont ces migrants qui tentent encore d'atteindre les États-Unis? D'où viennent-ils et que laissent-ils derrière eux?

Ils viennent principalement du Venezuela, de Colombie et d'Équateur. Les premiers expliquent que la situation au Venezuela est insoutenable, qu'ils n'ont pas de ressources et décident donc d'émigrer. Certains signalent qu'ils sont persécutés parce qu'ils sont opposants. En Colombie, des personnes fuient la violence des guérillas toujours actives dans diverses régions du pays.

Tout cela se passe au milieu d'un hiver rigoureux, comme les évêques l'ont mentionné dans leur note. Quelles sont les conditions de vie de ces personnes?

Il fait maintenant très froid au Mexique, surtout dans le nord. Les personnes qui ont fui n'ont emporté que quelques vêtements, légers et inadaptés au froid. Et ceux qui ne trouvent pas de place dans les «albergues» - sortes de centres d'assistance gérés par le gouvernement ou des organisations humanitaires- restent dans la rue, ce qui rend la situation encore plus difficile, en particulier pour les enfants.

La semaine dernière, les États-Unis ont annoncé quatre vols de «déportation» de migrants vers le Mexique, bien que certains médias aient déclaré par la suite que l'un de ces vols avait été rejeté. Quelles informations avez-vous?

D'après ce qu'ils rapportent dans les centres pour migrants, il y a des déportations, mais pas autant que ce qui avait été annoncé. Les chiffres sont à peu près les mêmes qu'auparavant. Il semble que les migrants qui se trouvaient dans les centres de détention aient été emmenés hors des États-Unis pour le moment, afin de libérer les prisons pour de nouvelles détentions.

Des migrants renvoyés dans la ville de Tijuana le long de la frontière nord du Mexique.
Des migrants renvoyés dans la ville de Tijuana le long de la frontière nord du Mexique.

Certains médias, ainsi que la présidente, ont parlé du lancement d'un plan intitulé «Le Mexique vous embrasse» pour l'accueil et le soutien des migrants. De quoi s'agit-il?

Un programme similaire existait déjà, et de nombreuses organisations se sont mobilisées pour maintenir l'attention. Mais le problème, c'est qu'en matière d'accueil, il n'y a pas assez d'«hôtels» et ceux qui existent sont, par exemple, ceux de l'Église. Il y a des centres où les migrants sont orientés, mais il n'y a pas beaucoup d'endroits où ils peuvent séjourner, se loger et se nourrir.

Les évêques ont réitéré la détermination de l'Église à continuer à servir les migrants. Quels sont les besoins les plus importants?

Je vois deux besoins: le premier concerne tout le monde, les Mexicains comme les étrangers, et il s'agit de lieux d'accueil. Le second concerne d'autres possibilités de régularisation des migrants. Dans les centres tenus par les missionnaires scalabriniens, nous essayons d'offrir un accueil «intégral». Cela signifie avoir un endroit où passer la nuit, manger, avoir des vêtements, prendre une douche. Avec des bénévoles, nous essayons de fournir des soins médicaux, également par le biais de contacts avec le système de santé gouvernemental.

Nous avons également des avocats qui accompagnent les migrants dans le processus de demande d'asile au Mexique. Et nous leur donnons la possibilité d'aller travailler: par exemple, ici à Mexico, nous sommes proches du plus grand marché du pays, où ils peuvent essayer de gagner un peu d'argent pour leurs besoins personnels. Si nous n'offrions pas ces services, ces personnes resteraient dans une situation beaucoup plus vulnérable, dans la rue, avec le risque de voir le crime organisé s'installer dans le commerce de la drogue, à la recherche de personnes à recruter ou pour la traite des êtres humains, en particulier des jeunes filles.


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28 janvier 2025, 15:29
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