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L'école Dar Al-Arqam après une frappe israélienne, à Gaza-ville, le 4 avril 2025. L'école Dar Al-Arqam après une frappe israélienne, à Gaza-ville, le 4 avril 2025.   (MAHMOUD ISSA)

La Cafod alerte contre les déplacements de population massifs à Gaza

L'organisme caritatif de l'Église catholique britannique, la Cafod, exhorte la communauté internationale à prendre des mesures pour mettre fin à la guerre à Gaza, alors que la dévastation s'accroît, que les conditions humanitaires sont désastreuses et qu'un cessez-le-feu s'impose d'urgence.

Linda Bordoni – Cité du Vatican

Au moins 112 Palestiniens ont été tués dans des attaques israéliennes à Gaza vendredi, la plupart d'entre eux étant des femmes et des enfants, victimes de trois frappes distinctes sur des écoles abritant des personnes déplacées dans la ville de Gaza. Parallèlement, Israël a ordonné de nouvelles expulsions forcées du sud de la bande de Gaza, ce qui porte à 280 000 le nombre de Palestiniens déplacés depuis qu'Israël a rompu le cessez-le-feu à Gaza le 18 mars.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza en octobre 2023, et même récemment, malgré son hospitalisation et son traitement médical pour une pneumonie, le Pape n'a cessé d'appeler à une solution à la guerre et de demander l'arrêt des bombardements sur les civils à Gaza.

 

Elizabeth Funnell, représentante de CAFOD au Moyen-Orient, a parlé à Radio Vatican de l'appel de l'organisation pour la fin de la guerre et de sa réponse humanitaire à la crise. «Nous ne pensons pas que la guerre apportera la sécurité ou la paix aux Israéliens ou aux Palestiniens, mais nous savons avec certitude qu'elle causera davantage de souffrances et de pertes humaines, et qu'elle retardera ou empêchera très probablement la libération des otages restants», a-t-elle expliqué.

Depuis la reprise des frappes israéliennes le mois dernier, plus de 1 100 personnes ont été tuées, dont un grand nombre de femmes et d'enfants. Du personnel médical, des secouristes et des journalistes ont également perdu la vie. Au cours des deux dernières semaines, des frappes aériennes intenses ont causé la mort de centaines de personnes, dont plus de 300 enfants. «Une seule journée, le 18 mars, est probablement la plus meurtrière pour les Palestiniens dans le conflit jusqu'à présent», a-t-elle poursuivi, notant que «les frappes aériennes ont tué plus de 400 Palestiniens». «Cette énorme perte de vies humaines s'accompagne d'un grand sentiment de tristesse et de déception».

Nécessité d'un cessez-le-feu

Lors du récent cessez-le-feu, une lueur d'espoir est apparue, a noté Elizabeth Funnell ajoutant que «les habitants de Gaza parlent souvent du bruit de la guerre - les drones, les frappes aériennes, les bombardements». Cela crée une peur constante qui empêche de dormir correctement.

Le cessez-le-feu a apporté un bref moment de répit: «Pour la première fois depuis de nombreux mois, les gens ont pu commencer à rentrer chez eux, à penser à reconstruire ou à réparer. Les marchés ont recommencé à fonctionner, tandis que l'aide entrait dans la bande de Gaza». Cependant, depuis le début du mois de mars, la situation s'est inversée. «Aucune fourniture n'est entrée, ni nourriture, ni carburant. Toutes les fournitures dont on a besoin de toute urgence pour réparer les abris ont été bloquées», témoigne la responsable humanitaire.

Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a en effet annoncé cette semaine qu'il n'avait plus de farine et qu'il avait dû fermer sa boulangerie. Tout cela, poursuit-elle, alors que la catastrophe humanitaire est aggravée par les projets d'Israël d'étendre ses opérations militaires à Gaza.

Déplacements de population condamnés

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré en début de semaine qu'«Israël a l'intention de s'emparer de vastes zones de Gaza», a noté Elizabeth Funnell, et le Premier ministre Netanyahou «a dit que les forces israéliennes s'empareraient d'un autre corridor de terre dans le sud de la bande de Gaza».

Elle a fait remarquer que depuis octobre 2023, les forces israéliennes ont déjà pris le contrôle de ce qu'on appelle les zones tampons autour de Gaza, qui représentent environ 17% du territoire. Selon Elizabeth Funnell, il s'agit d'un pourcentage alarmant compte tenu de la petite taille de la bande de Gaza et de la forte densité de population.

Depuis la fin du cessez-le-feu, environ 140 000 personnes ont de nouveau été déplacées, et des déplacements à grande échelle se produisent actuellement, notamment à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de personnes se déplacent.

«Beaucoup de ces personnes ont déjà été déplacées plusieurs fois, et à chaque fois qu'elles sont déplacées, elles ont moins de ressources pour subvenir à leurs besoins», a fait remarquer la responsable humanitaire, condamnant «fermement» toute proposition qui conduirait à un déplacement permanent ou qui chercherait à expulser les Palestiniens de leurs terres. «Nous travaillons avec d'autres pour exhorter notre gouvernement et d'autres gouvernements à agir de manière décisive pour condamner et prendre des mesures pour empêcher que cela ne se poursuive».

L'appel constant du Pape François à la paix

Malgré ses problèmes de santé, le Pape François est resté le plus ardent défenseur de la paix. Même depuis l'hôpital, il a appelé à la protection des civils et à la fin des bombardements intensifs à Gaza. «Nous avons été absolument ravis de lire ces paroles, a déclaré la représentante de la Cafod, qui a souligné la nécessité de reprendre courageusement le dialogue afin que tous les otages puissent être libérés et qu'un cessez-le-feu puisse être conclu».

«Nous soutenons pleinement cet appel, a-t-elle ajouté, et nous pensons que l'on peut et que l'on doit faire davantage pour empêcher toute nouvelle action militaire à Gaza».

«Pour avoir parlé à des gens sur place, nous savons à quel point les messages de solidarité leur donnent de la force», a-t-elle ajouté, citant le cardinal Pierbattista Pizzaballa, en décembre, qui louait la façon dont presque toute la communauté de l'église de la Sainte-Famille à Gaza s'est engagée à se soutenir les uns les autres. «En se soutenant les uns les autres, ils préservent leur cœur de la haine».

Cependant, Elizabeth Funnell reconnait qu'en dépit des paroles de condamnation des dirigeants mondiaux, il n'y a eu que peu d'actions décisives. «Nous demandons au Royaume-Uni d'utiliser toute son influence diplomatique pour faire changer les choses et nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et permanent», a-t-elle déclaré.

«Le gouvernement britannique et les autres gouvernements doivent immédiatement mettre fin aux ventes d'armes à Israël, conformément aux mesures provisoires de la Cour internationale de justice visant à empêcher leur utilisation dans le cadre de violations potentielles du droit international. Et des mesures doivent être prises contre tout projet visant à expulser les Palestiniens de leurs maisons», a-t-elle ajouté.

Réponse humanitaire

Malgré les risques immenses, le partenaire de la Cafod, Caritas Jérusalem, continue de fournir une aide cruciale à Gaza. «Gaza reste l'endroit le plus dangereux au monde pour un travailleur humanitaire», a indiqué Elizabeth Funnell, faisant état de rapports vraiment terribles sur huit médecins du Croissant-Rouge palestinien tués par l'armée israélienne dans l'exercice de leurs fonctions à Gaza.

Caritas Jérusalem, a-t-elle expliqué, adapte ses opérations pour assurer la sécurité du personnel tout en continuant son travail et a établi dix points médicaux différents à travers Gaza qui permettent au personnel médical de travailler près de l'endroit où ils vivent, réduisant ainsi les risques tout en continuant à offrir des soins essentiels.

Étant donné la destruction d'une grande partie de l'infrastructure sanitaire de Gaza, cela est vital pour les personnes souffrant de maladies chroniques, notant qu'en plus des soins médicaux, Caritas fournit une aide financière aux familles.

Avec les déplacements massifs et la montée en flèche des coûts, la plupart des gens sont incapables de travailler, a-t-elle poursuivi, «donc fournir de l'argent aux familles les aide à prendre des décisions sur l'achat de nourriture, de médicaments ou de carburant, en fonction de leurs besoins particuliers.» L’humanitaire a également souligné les conséquences psychologiques de la guerre. «L'impact sur les enfants, en particulier, est énorme», a-t-elle ajouté, notant que la Cafod continue de soutenir le travail de Caritas Jérusalem en matière de santé mentale et de soutien psychosocial, en particulier pour les plus vulnérables.

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07 avril 2025, 12:30
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