Homélie à Sainte-Marthe: la fécondité est une bénédiction
Marie Duhamel
Stérilité et fécondité furent les deux mots clé de l’homélie du Pape François ce mardi matin. Les lectures du jour présentent l’annonce, faite par l’ange, de la naissance de Samson et de Jean-Baptiste à deux femmes stériles ou trop avancées en âge, comme l’était Élisabeth. A cette époque, la stérilité est une honte alors que la naissance d’un enfant est une grâce, un don de Dieu, explique François qui souligne combien dans la Bible, les femmes stériles qui désirent ardemment la naissance d’un enfant, sont nombreuses, tout comme les mères qui pleurent la perte de leur enfant parce qu’elle sont restées sans descendance : Sara, Noémie, Anne, Elisabeth…
La fécondation dans la Bible est une bénédiction
«Remplissez la terre, soyez féconds ! » rappelle François. « Ce fut le premier commandement que Dieu donna à nos pères. Or, « me viennent à l’esprit certains pays qui ont choisi la voie de la stérilité et qui pâtissent de cette maladie si laide de l’hiver démographique. Nous en connaissons, ceux qui ne font pas d’enfant invoquant le bien-être ou autre chose… Des pays vides d’enfants. Cela n’est pas une bénédiction ».
« Qu’elle soit matérielle ou spirituelle, la fécondité est toujours une bénédiction de Dieu » a expliqué le Pape. Pour lui, une personne peut faire le choix de ne pas se marier, comme les prêtres et les consacrés, mais elle doit vivre en donnant sa vie aux autres. « Attention à nous si nous ne sommes pas féconds avec les bonnes œuvres » avertit François.
Le désert aussi fleurira, telle est la promesse de Dieu
François rappelle que les prophètes ont choisi de «si beaux » symboles, les déserts. Il n’y a rien de plus stérile qu’un désert, et pourtant les prophètes disent que même eux fleuriront, que l’aridité se remplira d’eau. Telle est la promesse de Dieu.
Alors que Dieu veut que chacun vive pour donner vie, physique ou spirituelle, « le diable veut la stérilité ». Elle est incarné par ceux qui vivent pour eux-mêmes : les égoïstes ou vaniteux. « Le diable est celui qui fait grandir la zizanie de l’égoïsme et il ne nous rend pas fécond. »
La fécondité est une grâce qu’il faut demander à Dieu
C’est une grâce d’avoir des enfants qui nous ferment les yeux à notre mort, explique le Pape qui cite l’exemple d’un vieux missionnaire de Patagonie qui, à 90 ans passés, disait que sa vie avait duré le temps d’un souffle, mais qui avait tant d’enfants spirituels autour de lui lors des derniers moments de sa maladie.
Le Pape enfin évoque Noël qui approche : « il y a là un couffin vide à regarder. Cela peut être le symbole de l’espérance parce que l’Enfant va naître, mais aussi un objet de musée, vide toute sa vie. Notre cœur est un berceau, a poursuivi le Pape François qui demande à chacun de s’interroger sur l’état de son propre cœur. Est-il toujours vide ou est-il ouvert pour recevoir continuellement la vie et donner la vie ? Pour pourvoir recevoir et être fécond ? Sera-t-il un cœur conservé comme un objet de musée qui n’a jamais été ouvert à la vie ? Le Pape suggère de se tourner vers son cœur et de s’adresser au Seigneur pour lui demander de remplir le couffin, de remplir notre cœur et nous pousser à donner la vie, à être fécond.
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