Le Pape à Sainte-Marthe : suivre Jésus non par intérêt, mais pour la foi
Debora Donnini – Cité du Vatican
Lors de l’homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe, le Pape a mis en garde ce matin contre le fait de suivre Jésus par intérêt, c’est-à-dire pour les miracles qu’il accomplit, et il exhorte au contraire à le suivre pour la foi, pour écouter sa Parole. Il faut donc rafraîchir la mémoire de ce que le Seigneur a accompli dans notre vie et ainsi répondre avec amour.
Ne pas chercher Jésus pour les miracles
Le Pape a pris appui sur l’Évangile d’aujourd’hui tiré du texte de saint Jean, dans lequel il est raconté qu’après la multiplication des pains et des poissons, la foule voulait faire de Jésus un roi, et elle le cherchait non seulement pour l’écouter mais aussi par intérêt, parce qu’il faisait des miracles. Mais Jésus se retire et, quand ils le trouvent, il les critique : «Vous me cherchez non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et vous vous êtes rassasiés.» François a donc noté ces deux aspects : d’une part ils cherchaient Jésus pour entendre comment sa Parole «arrivait au cœur», pour la foi, mais d’autre part ils le cherchaient aussi par intérêt. Ils étaient aussi de bonnes personnes, mais avec une foi «un peu intéressée».
Chercher l’amour de Dieu
Cette attitude transparait notamment avec la guérison des 10 lépreux : un seul revient pour remercier alors que les autres, après la guérison, ont oublié Jésus. Jésus invite donc à privilégier non pas l’alimentation périssable mais ce qui reste pour la vie éternelle, c’est-à-dire «la Parole de Dieu et l’amour de Dieu».
Étienne suit Jésus sans évaluer les conséquences
Il y a toutefois aussi une autre attitude : celle de saint Étienne qui, comme on le voit dans la Première Lecture, tirée du Livre des Actes des Apôtres, parle si clairement que beaucoup ne pouvaient pas résister à sa sagesse :
«Suivre Jésus sans évaluer les conséquences : ceci me convient, ceci ne me convient pas… Il n’était pas intéressé, il aimait. Et il suivait Jésus, sûr, et il a fini comme ça. Ils lui ont tendu le piège des calomnies, ils l’ont fait entrer là et il a fini ainsi lapidé. Mais en donnant témoignage de Jésus.»
Se souvenir de ce que Jésus a accompli dans sa propre vie
La foule de l’Évangile, tout comme Étienne, suivent Jésus, mais il y a deux façons de le faire : en donnant la vie, ou bien «avec un peu d’intérêt personnel», a noté le Pape. Il a donc invité chacun à se demander comment il suit Jésus. Son conseil est de se «rafraîchir la mémoire», en se demandant ce que Jésus aurait fait, non pas d’une façon générique, mais concrètement, dans sa propre vie :
«Et nous trouverons tellement de grandes choses que Jésus nous a donné gratuitement, parce qu’il nous aime, à chacun de nous. Et une fois que moi je vois les choses que Jésus a fait pour moi, je me pose cette deuxième question : et moi, que dois-je faire pour Jésus ? Et ainsi, avec ces deux questions, peut-être que nous réussirons à nous purifier de toute forme de foi intéressée. Quand je vois tout ce que Jésus m’a donné, la générosité du cœur va vers : "Oui, Seigneur, je donne tout ! Et je ne ferai plus ces erreurs, ces péchés, je changerai de vie en ceci…" La route de la conversion par amour : "toi, tu m’as donné tellement d’amour, moi aussi je te donne cet amour."»
Purifier la foi de l’intérêt
En conclusion, donc, le Pape a rappelé l’importance de ces deux questions pour purifier la foi : «Ceci est un beau test pour voir comment nous suivons Jésus : intéressés ou non ? Rafraîchir la mémoire : les deux questions. Qu’est-ce que Jésus a fait pour moi, dans ma vie, par amour ? Et en voyant cela, qu’est-ce que je dois faire moi, pour Jésus, comment est-ce que je réponds à cet amour. Et ainsi nous serons capables de purifier notre foi de tout intérêt. Que le Seigneur nous aide sur cette route.»
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