Homélie à Sainte-Marthe: la Croix nous enseigne à ne pas craindre les défaites
Alessandro di Bussolo – Cité du Vatican
La croix de Jésus nous enseigne que dans la vie il y a l’échec et la victoire, et qu’il ne faut pas craindre «les mauvais moments», qui peuvent être illuminés justement par la croix, signe de la victoire de Dieu sur le mal. Un mal, Satan, qui est détruit et enchainé, mais qui «aboie encore» et qui «te détruira» si tu te rapproches pour le caresser… Le Pape François l’a clairement expliqué lors de son homélie.
La défaite de Jésus illumine nos mauvais moments
Contempler la croix, signe du chrétien, a expliqué le Pape, cela revient pour nous à contempler un signe de défaite mais aussi un signe de victoire. Dans la croix tombe «tout ce que Jésus avait fait dans la vie», et toute l’espérance des gens qui suivaient Jésus.
«N’ayons pas peur de contempler la croix comme un moment de défaite, d’échec. Paul, quand il fait sa réflexion sur le mystère de Jésus-Christ, il nous dit des choses fortes, il nous dit que Jésus s’est vidé, s’est annihilé, s’est fait péché jusqu’à la fin, qu’il a assumé tout notre péché, tout le péché du monde : c’était une “serpillère”, un condamné. Paul n’avait pas peur de faire voir cette défaite et ceci peut illuminer un peu nos mauvais moments, nos moments de défaite, car la croix est aussi un signe de victoire pour nous les chrétiens.»
Le Vendredi Saint, le «grand piège» pour Satan
Le Livre des Nombres, dans la Première Lecture, raconte le moment de l’Exode dans lequel le peuple hébreu qui médisait «a été puni par les serpents». Et ceci rappelle le serpent antique, Satan, le Grand Accusateur, a rappelé François. Mais le serpent qui donnait la mort, a dit le Seigneur à Moïse, sera élevé et donnera le salut. Et ceci, a commenté le Pape, «est une prophétie». En effet «Jésus fait péché a vaincu l’auteur du péché, il a vaincu le serpent». Satan était heureux le Vendredi Saint, a souligné le Pape, il était «si heureux qu’il ne s’est pas rendu compte du grand piège de l’histoire dans lequel il est tombé».
Comme le disent les Pères de l’Église, Satan «a vu Jésus si défait, battu, et comme le poisson affamé qui va vers l’appât s’attache à l’hameçon, lui, il est allé là et il a englouti Jésus». «Mais à ce moment il a aussi englouti la divinité parce que c’était l’appât attaché à l’hameçon avec le poisson.». «À partir de ce moment, a commenté le Pape François, Satan est détruit pour toujours. Il n’a pas la force. La croix, à ce moment, devient un signe de victoire.»
Le serpent antique est enchainé, mais tu ne dois pas te rapprocher
«Notre victoire est la croix de Jésus, victoire devant notre ennemi, le grand serpent antique, le Grand Accusateur.» Dans la croix, a souligné le Pape, «nous avons été sauvés, dans ce parcours que Jésus a voulu faire jusqu’au plus bas, mais avec la force de la divinité.»
«Jésus dit à Nicodème : “Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes”. Jésus élevé et Satan détruit. La croix de Jésus doit être pour nous l’attraction : il faut la regarder, parce qu’elle est la force pour continuer à avancer. Et le serpent antique, qui est détruit, aboie encore, menace encore, mais, comme le disaient les Pères de l’Église, c’est un "chien enchainé" : ne te rapproche pas et il ne te mordra pas ; mais si tu vas le caresser parce que la fascination t’amène là comme si c’était un petit chiot, prépare-toi, il te détruira.»
Devant le crucifix, signe de défaite et de victoire
Notre vie avance, a expliqué le Pape, avec le Christ vainqueur et ressuscité, qui nous envoie l’Esprit Saint, mais aussi avec ce chien enchainé, «dont je ne dois pas me rapprocher parce qu’il me mordra».
«La croix nous enseigne ceci, que dans la vie il y a l’échec et la victoire. Nous devons être capables de tolérer les défaites, de les assumer avec patience, aussi nos péchés parce que Lui, Il a payé pour nous. Les tolérer en Lui, demander pardon en Lui, mais ne jamais nous laisser séduire par ce chien enchainé. Aujourd’hui, ce serait beau si à la maison nous prenons tranquillement 5, 10, 15 minutes devant le crucifix, ou celui que nous avons à la maison ou celui du rosaire : le regarder, c’est notre signe de défaite qui provoque les persécutions, qui nous détruit, mais c’est aussi notre signe de victoire parce que c’est là que Dieu a vaincu.»
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