Homélie à Ste-Marthe: Jésus nous invite au banquet du Royaume
Adriana Masotti – Cité du Vatican
L’extrait de l’Évangile d’aujourd’hui est tiré du chapitre 14 de l’Évangile selon saint Luc. Il tourne autour d’un déjeuner, d’un banquet, que le chef des pharisiens a organisé et auquel il a invité aussi Jésus. À cette occasion, Jésus avait guéri un malade et avait remarqué que de nombreux invités cherchaient à occuper les premières places. Il avait donc recommandé aux pharisiens d’inviter à déjeuner plutôt les derniers, ceux qui ne pouvaient pas rendre la pareille.
Le double refus
À un certain moment du banquet, l’un des convives s’est exclamé : «Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu !». Jésus raconte alors l’histoire d’un homme qui avait organisé un grand repas avec de nombreux invités. Ses serviteurs disent aux invités : «Venez, c’est prêt !» Mais tous ont commencé à trouver des excuses pour ne pas venir. L’un parce qu’il avait acheté un champ, l’autre parce qu’il venait de se marier… «Toujours des excuses. Ils s’excusent. S’excuser, c’est la parole éduquée pour ne pas dire : “Je refuse”. Ils refusent, mais d’une façon éduquée.» Alors, le maître envoie les serviteurs dans la rue pour appeler les pauvres, les malades, les boiteux, et ils arrivent à la fête.
Le Maître exprime par contre un refus définitif concernant les premiers invités. «Et ce refus doit nous faire penser à nous, aux fois où Jésus nous appelle, nous appelle à faire la fête avec Lui, à être proche de Lui, à changer de vie. Pensez qu’il cherche ses amis les plus intimes, et ils refusent! Ensuite il cherche les malades… et ils y vont. Tant de fois nous entendons l’appel de Jésus pour aller vers Lui, pour faire une œuvre de charité, pour prier, pour le rencontrer, et nous disons : “Mais, excuse-moi Seigneur, je suis affairé, je n’ai pas le temps. Oui demain, je ne peux pas…” Et Jésus reste là.»
Tant de fois nous nous inventons des excuses avec Jésus
Le Pape se demande combien de fois nous aussi nous demandons à Jésus de nous excuser quand Lui «nous appelle à nous rencontrer, à parler, à faire une belle discussion». Aussi nous, nous refusons l’invitation de Jésus.
«Que chacun de nous pense : dans ma vie, combien de fois j’ai entendu l’inspiration de l’Esprit Saint pour faire une œuvre de charité, pour rencontrer Jésus dans cette œuvre de charité, pour aller prier, pour changer de vie sur tel ou tel aspect qui ne va pas bien ? Et j’ai toujours trouvé un motif pour m’excuser, pour refuser.»
Jésus est bon, mais il est juste
François a déclaré qu’à la fin, entrera dans le Royaume de Dieu celui qui ne refuse pas Jésus ou qui n’est pas refusé par Lui. Et en se faisant interprète de celui qui pense que Jésus est tellement bon qu’à la fin il pardonne tout, le Pape a objecté : «Oui, il est bon, il est miséricordieux, mais il est juste. Et si tu fermes la porte de ton cœur de l’intérieur, Lui, Il ne pourra pas l’ouvrir, parce qu’Il est très respectueux de notre cœur. Refuser Jésus, c’est fermer la porte de l’intérieur et Lui, Il ne peut pas entrer. Et aucun de nous, à partir du moment où il refuse Jésus, ne pense à cela : “Moi je ferme la porte avec Jésus à l’intérieur”», a remarqué le Pape François.
C’est avec sa mort que Jésus a payé le banquet
Mais il y a un autre élément sur lequel l’attention du Pape. C’est la question de savoir qui a payé le banquet… C’est Jésus ! L’apôtre Paul, dans la première Lecture, «nous fait voir la facture de cette fête» en parlant de Jésus qui «s’est vidé lui-même, en assumant une condition de serviteur et en s’humiliant lui-même jusqu’à mourir sur la croix. Avec sa vie, Jésus a payé la fête», a souligné François. Et si nous avons tendance à dire «Je ne peux pas venir», alors, «que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre ce mystère de la dureté de cœur, d’obstination, de refus, et la grâce de pleurer», a-t-il conclu.
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