Homélie à Ste-Marthe: comme les martyrs, laissons-nous consoler par Dieu
Debora Donnini – Cité du Vatican
Le Seigneur nous console avec la tendresse, comme le font les mamans qui caressent leur enfant quand il pleure. Le Pape François l’a souligné lors de la messe à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, exhortant à se laisser consoler par Dieu et à ne pas opposer de résistance.
La Première Lecture, tirée du Livre du Prophète Isaïe, est en effet une invitation à la Consolation : «Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu», parce que «son crime est expié». Il s’agit donc de la «consolation du salut», a expliqué le Pape, de la bonne nouvelle que «nous sommes tous sauvés». Le Christ Ressuscité, dans ces 40 jours, avec ses disciples fait justement ceci : consoler. Mais «nous ne voulons pas risquer» et «nous opposons une résistance à la consolation» comme si «nous étions plus sûrs dans les eaux turbulentes des problèmes». «Nous faisons le pari sur la désolation, sur les problèmes, sur la défaite», alors que le Seigneur travaille avec beaucoup de force mais trouve de la résistance. On le voit aussi avec les disciples le matin de Pâques : «mais moi je veux toucher et bien m’assurer». Ceci parce que on a peur d’une autre défaite.
La tendresse : une parole que le monde d’aujourd’hui annule du dictionnaire
«Nous sommes attachés à ce pessimisme spirituel», a regretté le Pape. François a évoqué ces enfants qui pleurent en le voyant lors des audiences, car en voyant son aube blanche, ils pensent qu’il s’agit encore d’un docteur qui va les ausculter!
«Et comment console le Seigneur ? Avec la tendresse. C’est un langage que ne connaissent pas les prophètes de malheur : la tendresse. C’est une parole annulée par tous les vices qui nous éloignent du Seigneur : des vices cléricaux, des vices de chrétiens tièdes, qui ne veulent pas se bouger… La tendresse fait peur. Mais l’extrait d’Isaïe finit ainsi : “Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemblent les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.” Ceci est la façon de consoler du Seigneur : avec la tendresse. La tendresse console. Les mamans, quand l’enfant pleure, le caressent et le tranquillisent avec la tendresse : une parole que le monde d’aujourd’hui, de fait, annule du dictionnaire. Tendresse.»
La consolation dans le moment du martyre
Le Seigneur invite à nous laisser consoler par Lui, et ceci aide aussi dans la préparation à Noël. Et aujourd’hui, dans la prière de collecte, a rappelé le Pape, nous avons demandé la grâce d’une sincère exultation, de cette joie simple mais sincère :
«Et même, je dirais que l’état habituel du chrétien doit être la consolation. Aussi dans les mauvais moments : les martyrs entrent dans le Colisée en chantant ; les martyrs d’aujourd’hui, je pense aux travailleurs coptes égorgés sur une plage de Libye, sont morts en disant : “Jésus, Jésus”. Il y a une consolation à l’intérieur, une joie aussi dans le moment du martyre. L’état habituel du chrétien doit être la consolation, qui n’est pas la même chose que l’optimisme, non, l’optimisme est une autre chose. Mais la consolation, cette base positive… On parle de personnes lumineuses, positives : la positivité, la luminosité du chrétien, et la consolation.»
Le Seigneur frappe à la porte avec les caresses : ne résistons pas à la paix
Dans les moments de souffrance, on ne sent pas la consolation mais un chrétien ne peut pas perdre la paix «parce que c’est un don du Seigneur» qui l’offre à tous, aussi dans les moments plus mauvais. L’invitation du Pape est donc de demander au Seigneur, dans cette semaine de préparation à Noël, de ne pas avoir peur et de nous laisser consoler par Lui, en faisant référence aussi à l’Évangile d’aujourd’hui, tiré du 18e chapitre de Saint Matthieu :
«Que moi aussi je me prépare à Noël au moins avec la paix, la paix du cœur, la paix de Ta présence, la paix que donnent Tes caresses. “Mais moi je suis tellement pécheur…” Oui, mais qu’est-ce que nous dit l’Évangile d’aujourd’hui ? Que le Seigneur nous console comme le pasteur, s’il perd un des siens il va le chercher, comme cet homme qui a cent brebis dont l’une s’est perdue : il va la chercher. C’est ainsi que fait le Seigneur avec chacun de nous. Moi je ne veux pas la paix, je résiste à la paix, je résiste à la consolation… Mais Lui, Il est à la porte. Il frappe pour que nous ouvrions le cœur pour nous laisser consoler et pour nous laisser mettre en paix.»
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