Homélie du Pape: l'Avent, un temps pour pacifier son âme
Debora Donnini - Cité du Vatican
Faire la paix, explique le Pape, c’est un peu imiter Dieu, en se faisant humble, sans médire des autres ni les blesser. Sa réflexion s’articule autour de la première lecture proposée par la liturgie de ce jour, (Is 11-1-10) et s’appuie sur l’Évangile (Lc 10, 21-24).
Isaïe nous parle des temps messianiques, «lorsque le Seigneur fera la paix», avec des images certes bucoliques, mais belles: «le loup habitera avec l’agneau», «le léopard se couchera près du chevreau», et «un petit garçon les conduira». Cela signifie, explique François, que Jésus apporte une paix capable de transformer la vie et l’Histoire; c’est pour cela qu’Il est appelé «prince de la Paix».
Demander au Prince de la Paix de pacifier son âme
Le temps de l’Avent est donc «un temps pour se préparer à cette venue du prince de la Paix, un temps pour se pacifier soi-même» avant tout. «Tant de fois, nous ne sommes pas en paix, nous sommes anxieux, angoissés, sans espérance et le Seigneur nous pose cette question: "comment est ton âme, aujourd'hui ? Est-elle en paix ?"». Si tel n’est pas le cas, le Pape exhorte à demander au Prince de la Paix de venir lui-même la pacifier, pour se préparer à notre rencontre avec Lui.
Pacifier la famille: ponts ou murs ?
Il convient ensuite de pacifier sa maison, sa famille: «il y a tant de tristesse dans les familles, tant de luttes, de petites guerres, de désunion», note encore François qui invite à se demander si sa propre famille est en guerre ou en paix, s’il y a des ponts ou des murs qui nous séparent.
Pacifier le monde
C’est aussi le monde, «rempli de guerre, de haine, et d’exploitation» qu’il faut pacifier, affirme également le Pape: «Mais que fais-je, moi pour aider la paix dans mon quartier, dans mon école, dans mon lieu de travail? Est-ce que je trouve toujours une excuse pour faire la guerre aux autres, pour médire des autres? Suis-je doux? Est-ce que je cherche à construire des ponts ? (…) Demandons aussi aux enfants, "à l’école, lorsqu’un petit camarade ne te plait pas, qu’il est un peu méchant ou qu’il est faible, est-ce que tu le harcèles, ou est-ce que tu cherches à faire la paix?" ». Pour le Pape, il faut des artisans de paix en ce temps de l’Avent, en préparation à la venue du Seigneur.
Faire la paix, c’est imiter Dieu
La paix avance toujours, elle est féconde, elle «part de l’âme et y retourne», après avoir fait son chemin dans les cœurs, les familles et le monde. Et pour le Souverain Pontife, faire la paix, c’est un peu imiter Dieu, Lui qui le premier a voulu faire la paix avec nous en nous envoyant son Fils, le Prince de la Paix. Travailler à la paix n’est pas l’apanage des personnes cultivées ou instruites. L’Evangile nous le dit: «je te rends grâce, Père, Seigneur du Ciel et de la terre, ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits» (Lc 10, 22). «Fais-toi humble, enjoint le Pape, fais-toi petit, serviteur des autres. Et le Seigneur te donnera la capacité de comprendre comment on fait la paix et la force pour y parvenir».
Éviter les petites guerres
La prière de ce temps de l’Avent doit donc être celle de «vivre en paix avec soi-même, en famille, dans le quartier». Chaque fois que nous voyons la possibilité d'une «petite guerre», nous devrions nous arrêter, et chercher aussitôt à faire la paix. «Que le Seigneur prépare nos cœurs pour le Noël du Prince de la Paix. Mais que nous fassions tout., de notre côté, pour faire la paix: dans notre cœur, notre âme, notre famille, l’école, le quartier, le lieu de travail, que nous soyons hommes et femmes de paix».
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