Le Pape à Sainte-Marthe : «Que nos prêtres soient toujours joyeux»
Debora Donnini- Cité du Vatican
Le Pape exhorte les prêtres à imiter Don Bosco, qui a regardé la réalité avec le cœur d’un père et d’un maitre, ainsi que le rappelle la collecte de ce jour. C’est justement ce regard qui lui a indiqué la voie: il a vu ces jeunes pauvres sur les routes et s’en est ému, réfléchissant à ce qu’il pourrait faire pour les faire grandir. Il a marché et pleuré avec eux.
Regarder avec les yeux de l’homme et les yeux de Dieu
Le jour de son ordination, sa mère, une femme humble «qui n’avait pas étudié dans une faculté de théologie», lui dit : «aujourd’hui, tu commenceras à souffrir». La souffrance fait partie de la vie du prêtre; si elle en est absente, cela veut dire que quelque chose ne va pas, explique le Pape. «C’est une prophétie de mère», une femme simple mais avec le cœur rempli de l’Esprit Saint. Pour le prêtre, la souffrance est un signal que tout va bien, qu’il est sur la bonne voie, comme Don Bosco qui a su regarder la réalité avec ses yeux d’homme, mais aussi avec les yeux de Dieu. «Il a vécu dans une période de francs-maçons, de ‘bouffeurs de curés’, d’une aristocratie fermée, où les pauvres étaient réellement pauvres, considérés comme du rebut, et lui, Don Bosco a vu ces jeunes dans la rue, et il s’est dit ‘non, ce n’est pas possible !’». Pour le Souverain Pontife, Don Bosco a regardé la réalité avec un amour de père, et il a regardé Dieu avec des yeux d’un mendiant, lui demandant sa lumière avant d’avancer.
Un prêtre accessible
Le prêtre doit avoir cette polarité : «regarder la réalité avec ses yeux d‘homme, et avec les yeux de Dieu»; et cela signifie «passer beaucoup de temps devant le tabernacle». Don Bosco ne s’est pas contenté de se présenter aux jeunes avec un catéchisme et un crucifix en leur disant «faites ceci ou faites cela», fait observer le Pape. Il est allé vers eux, les a fait jouer comme des frères, il a marché avec eux, a pleuré avec eux et les a fait avancer. «Un prêtre toujours accessible, qui regarde avec humanité».
Pas employés ni fonctionnaires
Le Pape souligne donc que le prêtre n’est ni un «employé ni un fonctionnaire, qui reçoit par exemple de 15h à 17h30». «Nous avons tellement de bons fonctionnaires, qui font bien leur travail. Mais le prêtre n’est pas fonctionnaire et il ne peut l’être». Et d’exhorter de nouveau à regarder la réalité avec des yeux d’homme, promettant qu’à ce moment-là, «te sera donnée la sagesse de comprendre que ce sont tes enfants, tes frères», et de prendre conscience que le prêtre est celui qui «combat avec Dieu».
Le Pape sait qu’il y a toujours un risque à regarder trop l’humain au détriment du divin, et inversement, mais si «nous ne risquons rien, nous ne ferons jamais rien dans la vie», avertit-il. Un père risque toujours pour son enfant, un frère risque pour son frère, lorsqu’il y a de l’amour. Cela comporte une part de souffrance, prévient le Pape, les commérages peuvent commencer, comme ce fut le cas pour Don Bosco.
Don Bosco, le maitre de la joie
Le Pape remercie donc Dieu pour le don de saint Jean Bosco, qui, depuis son plus jeune âge, savait comment gagner son pain chaque jour, avait compris ce qu’était la piété et la vérité. Cet homme a reçu de Dieu un cœur de père et de maitre, conclut le Pape qui rappelle que la joie reste le signe le plus manifeste de la «bonne santé» du prêtre: «quand un prêtre ne trouve plus de joie, qu’il s’arrête et se demande pourquoi ». «La joie de Don Bosco était connue, il était le maitre de la joie», affirme le Saint-Père qui demande au Seigneur la grâce de la joie pour tous les prêtres.
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