Homélie à Sainte-Marthe: lutter contre la tiédeur spirituelle
Adriana Masotti – Cité du Vatican
Le Pape François, dans son homélie à Sainte-Marthe de ce jeudi 26 septembre 2019, s’est penché sur la Première Lecture proposée par la liturgie de ce jour, tirée du livre du Prophète Aggée. Il s’agit d’un texte dur, dans lequel Dieu, à travers le prophète, demande à son peuple de réfléchir sur son comportement et de le changer pour reconstruire la Maison de Dieu.
Un peuple qui ne fait pas confiance et qui ne veut pas prendre de risques
Aggée, a expliqué le Pape, cherchait à raviver le cœur d’un peuple résigné. Le Temple avait été détruit par des ennemis, il était totalement en ruine, mais ces gens avaient passé les années comme ça, en s’en accommodant, jusqu’à ce que le Seigneur envoie son élu pour «reconstruire le Temple». Mais leur cœur était plein d’amertume et ils n’avaient pas envie de se mettre au travail. Ils disaient : «Mais non, non, ne nous avançons pas, peut-être que c’est une illusion, il vaut mieux ne pas prendre de risques, mais restons un peu comme ça…». Ces gens «n’avaient pas envie de se relever, de recommencer. Ils ne se laissaient pas aider par le Seigneur qui voulait les relever», avec l’excuse que le bon moment n’était pas encore arrivé.
«Et ceci est le drame de ces gens, de nous aussi, quand nous prend l’esprit de tiédeur, quand vient la tiédeur de la vie, quand nous disons : “Oui, oui, Seigneur, ça va… Mais doucement, doucement, Seigneur, laissons les choses comme ça… Mais demain, je le ferai !”, pour dire la même chose demain, et demain, renvoyer à après-demain, et après-demain renvoyer à encore après… et ainsi, une vie à repousser les décisions de conversion du cœur, de changer de vie.»
La tiédeur spirituelle est «la paix des cimetières»
Il y a une tiédeur qui souvent se cache derrière les incertitudes et qui repousse, en attendant. C’est ainsi que beaucoup de gens gâchent leur vie, et finissent «comme un torchon, parce qu’ils n’ont rien fait, seulement conserver la paix et le calme en eux !» Mais ceci, «c’est la paix des cimetières», a averti le Pape.
«Quand nous entrons dans cette tiédeur, dans cette attitude de tiédeur spirituelle, nous transformons notre vie en un cimetière : il n’y a pas de vie. Il y a seulement de la fermeture pour que les problèmes n’entrent pas, comme avec ces gens qui disent « oui, oui, nous sommes dans les ruines mais nous ne prenons pas de risques : c’est mieux comme ça. Maintenant nous sommes habitués à vivre comme ça.»
Le Seigneur demande aujourd’hui notre conversion
Le Pape François a averti que tout ceci nous arrive à nous aussi, «avec les petites choses qui ne vont pas bien, que le Seigneur veut que nous changions». Lui, il nous demande la conversion, et nous lui répondons : demain.
L’évêque de Rome a donc invité à ne pas tomber dans cet écueil : «Demandons la grâce de ne pas tomber dans cet esprit de “chrétiens à moitié” ou, comme disent les petites vieilles, de “chrétiens à l’eau de rose”, sans substance. De bons chrétiens, mais qui à la fin, n’ont rien fait.»
Que le Seigneur nous aide, a conclu le Pape, «à nous réveiller de l’esprit de tiédeur», à lutter contre «cette anesthésie suave de la vie spirituelle».
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