Le Pape prie pour que le Seigneur donne à tous la grâce de la créativité
Vatican News
En ce lundi de la 3e semaine du Temps Pascal, le Saint-Père a introduit la messe par la prière suivante:
«Prions aujourd'hui pour les artistes, qui ont cette très grande capacité de créativité et qui, par le chemin de la beauté, nous montrent la voie à suivre. Que le Seigneur nous accorde à tous la grâce de la créativité en ce moment».
Dans son homélie, le Pape a commenté l'Évangile du jour (Jn 6, 22-29) dans lequel Jésus, après la multiplication des pains et des poissons, reproche à la foule de ne le chercher que parce qu'elle a été rassasiée. Il l’exhorte à travailler «non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle».
Vous trouverez ci-dessous le texte de l'homélie (transcription de travail non officielle):
«Les gens qui avaient écouté Jésus tout au long de la journée, puis qui ont eu cette grâce de la multiplication des pains et ont vu la puissance de Jésus, ont voulu le faire roi. Ils sont d'abord allés vers Jésus pour entendre sa parole et aussi pour lui demander la guérison des malades. Ils sont restés toute la journée à écouter Jésus sans s'ennuyer, sans se fatiguer ou être fatigués: ils étaient là, heureux. Mais quand ils ont vu que Jésus les nourrissait, ce à quoi ils ne s’attendaient pas, ils ont pensé: "Mais ce serait un bon chef pour nous, et il pourra sûrement nous libérer du pouvoir des Romains et faire avancer le pays". Et ils se sont enthousiasmés à l’idée de le faire roi. Leur intention a changé, parce qu'ils ont vu et pensé: "Une personne qui accomplit ce miracle, qui nourrit le peuple, peut être un bon dirigeant". Mais ils avaient oublié à ce moment-là l'enthousiasme que la parole de Jésus faisait naître dans leur cœur.
Jésus est parti et est allé prier. Ces gens sont restés là, et le lendemain ils cherchaient Jésus, "parce qu'il doit être ici" disaient-ils, parce qu'ils avaient vu qu'il n'était pas monté dans le bateau avec les autres. Et il y avait un bateau, resté là... Mais ils ne savaient pas que Jésus avait rejoint les autres en marchant sur l'eau. Ils ont donc décidé d'aller de l'autre côté de la mer de Tibériade pour chercher Jésus et quand ils l'ont vu, le premier mot qu'ils lui ont dit a été: "Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?", comme pour dire : "Nous ne comprenons pas, cela semble étrange".
Et Jésus les fait revenir à leur sentiment initial, qu’ils avaient éprouvé avant la multiplication des pains, en entendant la parole de Dieu: "En vérité, en vérité je vous le dis : vous me cherchez non pas parce que vous avez vu des signes - comme au commencement, les signes de la parole, qui les enthousiasmaient, les signes de guérison - non pas parce que vous avez vu des signes mais parce que vous avez mangé de ces pains et vous vous êtes rassasiés". Jésus révèle leur intention et dit: "C'est ainsi, vous avez changé d'attitude. Et eux, au lieu de se justifier - "Non, Seigneur, non..."-, sont restés humbles. Jésus poursuit : "Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau.". Et eux, de braves gens, ont répondu: "Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ?". "Croyez au Fils de Dieu." C'est un cas où Jésus corrige l'attitude des gens, de la foule, parce qu'à mi-chemin, elle s'était un peu écarté du premier moment, de la première consolation spirituelle et avait pris une route qui n'était pas la bonne, une route plus mondaine qu'évangélique.
Ceci nous fait souvent penser que, dans la vie, nous commençons à suivre Jésus, derrière Jésus, avec les valeurs de l'Évangile, et qu'à mi-chemin, nous avons une autre idée, nous voyons des signes et nous nous éloignons et nous nous conformons à quelque chose de plus temporel, de plus matériel, de plus mondain, peut-être, et nous perdons le souvenir de ce premier enthousiasme que nous avions eu en entendant Jésus parler. Le Seigneur nous fait toujours revenir à la première rencontre, au premier moment où Il nous a regardés, où Il nous a parlé et a fait naître en nous le désir de le suivre. C'est une grâce à demander au Seigneur, car dans la vie nous aurons toujours cette tentation de nous éloigner parce que nous voyons autre chose: "Mais ça va bien se passer, mais cette idée est bonne...". Nous nous éloignons. La grâce de toujours revenir au premier appel, au premier moment: ne pas oublier, ne pas oublier mon histoire, quand Jésus m'a regardé avec amour et m'a dit: "Ce chemin, c’est le tien" ; quand Jésus à travers tant de personnes m'a fait comprendre ce qu'était la voie de l'Évangile et non d'autres voies un peu mondaines, avec d'autres valeurs. Revenir à la première rencontre.
J'ai toujours été frappé, parmi ce qu’a dit Jésus au matin de la résurrection, par ces paroles: "allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée: c’est là qu’ils me verront". Or la Galilée a été le lieu de la première rencontre. Là, ils avaient rencontré Jésus. Chacun de nous a sa propre "Galilée" à l'intérieur, ce moment où Jésus s'est approché de nous et nous a dit: "Suis-moi". Dans la vie, cela arrive à ces gens qui lui disent – et c’est bien: "Mais que devons-nous faire ?", ils obéissent immédiatement. Mais il arrive que nous partions à la recherche d'autres valeurs, d'autres herméneutiques, d'autres choses, et nous perdons la fraîcheur du premier appel. L'auteur de la lettre aux Hébreux nous le rappelle également: "Souvenez-vous des premiers jours". Le souvenir, le souvenir de la première rencontre, le souvenir de "ma Galilée", quand le Seigneur m'a regardé avec amour et m'a dit : "Suis-moi".»
Comme chaque matin, le Pape a terminé la célébration par un temps d’adoration et la bénédiction eucharistique, en invitant à la communion spirituelle.
Voici la prière récitée par le Pape:
«Mon Jésus, je crois à votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je vous aime plus que toute chose et je désire que vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon cœur : venez‐y au moins spirituellement. Je vous embrasse comme si vous étiez déjà venu, et je m'unis à vous tout entier. Ne permettez pas que j'aie jamais le malheur de me séparer de vous».
Avant que le Saint-Père ne quitte la chapelle dédiée au Saint-Esprit, l'antienne mariale "Regina caeli", chantée pendant le Temps Pascal, a été entonnée:
«Regína caeli laetáre, allelúia.
Quia quem merúisti portáre, allelúia.
Resurréxit, sicut dixit, allelúia.
Ora pro nobis Deum, allelúia».
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