Le Pape prie pour les innocents qui subissent un jugement injuste
En ce Mardi Saint, le Pape a célébré sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe. L’antienne d’ouverture, lue au début de la célébration, est tirée du psaume 26 : «Ne me livre pas à la merci de l'adversaire: contre moi se sont levés de faux témoins qui soufflent la violence». François a invité à prier pour les innocents persécutés :
«En ces jours de carême, nous avons vu la persécution que Jésus a subie et comment les docteurs de la Loi se sont acharnés sur lui: il a été jugé avec acharnement, alors qu’il était innocent. Aujourd’hui, je voudrais prier pour toutes les personnes qui subissent un jugement injuste».
Dans son homélie, le Saint-Père a commenté les lectures du jour, tirées du Livre d’Isaïe (Is 49, 1-6) -ce qu’on appelle «le second chant du serviteur»- et de l’Évangile de Jean (Jn 13, 21-33) qui parle de la trahison de Judas et du reniement de Pierre. Demandons la grâce, a-t-il dit, de persévérer dans le service, malgré nos chutes.
Vous trouverez ci-dessous le texte de l'homélie selon l'une de nos transcriptions:
La prophétie d'Esaïe que nous avons entendue est une prophétie sur le Messie, sur le Rédempteur, mais aussi une prophétie sur le peuple d'Israël, sur le peuple de Dieu : nous pouvons dire qu'elle peut être une prophétie sur chacun de nous. En substance, la prophétie souligne que le Seigneur a élu son serviteur dès le sein maternel : il le dit deux fois. Dès le début, son serviteur a été élu, dès sa naissance ou avant sa naissance. Le peuple de Dieu a été élu avant la naissance : chacun d'entre nous aussi. Aucun d'entre nous n'est venu au monde par hasard. Chacun a un destin, un destin libre, le destin de l'élection de Dieu. Je suis né avec le destin d'être un enfant de Dieu, d'être un serviteur de Dieu, avec la tâche de servir, de construire, de bâtir. Et ceci, depuis le sein maternel.
Le serviteur de Yahvé, Jésus, a servi jusqu'à la mort : cela semblait une défaite, mais c'était la façon de servir. Et cela souligne la manière de servir que nous devons avoir dans nos vies. Servir, c'est se donner, se donner aux autres. Servir ne signifie pas attendre de chacun d'entre nous d'autres avantages que de servir. Servir, c'est la gloire ; et la gloire du Christ est de servir jusqu'à s'anéantir lui-même, jusqu'à la mort, la mort sur la Croix. Jésus est le serviteur d'Israël. Le peuple de Dieu est un serviteur, et lorsque le peuple de Dieu s'éloigne de cette attitude de service, il est un peuple apostat : il s'éloigne de la vocation que Dieu lui a donnée. Et quand chacun d'entre nous s'éloigne de cette vocation de service, il s'éloigne de l'amour de Dieu. Et il construit sa vie sur d'autres amours, si souvent idolâtres.
Le Seigneur nous a choisis dès le sein maternel. Il y a, dans la vie, des chutes : chacun de nous est un pécheur, il peut tomber et est tombé. Excepté la Vierge Marie et Jésus : tous les autres sont tombés, nous sommes des pécheurs. Mais ce qui compte, c'est l'attitude devant le Dieu qui m'a élu, qui m'a oint comme serviteur ; c'est l'attitude d'un pécheur capable de demander pardon, comme Pierre, qui jure que "non, je ne te renierai jamais, Seigneur, jamais, jamais, jamais", alors, quand le coq chante, il pleure. Il se repent. C'est le chemin du serviteur : quand on glisse, quand on tombe, demander pardon.
Au contraire, lorsque le serviteur ne peut pas comprendre qu'il est tombé, lorsque la passion le prend d'une manière qui le conduit à l'idolâtrie, il ouvre son cœur à Satan, entre dans la nuit : c'est ce qui est arrivé à Judas.
Pensons aujourd'hui à Jésus, le serviteur, fidèle dans le service. Sa vocation est de servir, jusqu'à la mort et la mort sur la croix. Pensons à chacun d'entre nous, qui faisons partie du peuple de Dieu : nous sommes des serviteurs, notre vocation est de servir, et non de profiter de notre place dans l'Église. Pour servir. Toujours en service.
Demandons la grâce de persévérer dans le service. Parfois avec des glissades, des chutes, mais la grâce au moins de pleurer comme Pierre a pleuré.
Comme chaque matin, le Pape a conclu cette messe par un temps d’adoration et la bénédiction eucharistique, en invitant les fidèles à un acte de communion spirituelle.
Voici la prière récitée par le Pape:
«Mon Jésus, je crois à votre présence dans le Très Saint Sacrement. Je vous aime plus que toute chose et je désire que vous veniez dans mon âme. Je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement dans mon Cœur : venez-y au moins spirituellement. Je vous embrasse comme si vous étiez déjà venu, et je m’unis à vous tout entier. Ne permettez pas que j’ai le malheur de me séparer de vous».
Avant que le Pape ne quitte la chapelle, l’antiphone mariale Ave Regina Caelorum a été chantée: «Salut, Reine des cieux ! Salut, souveraine des anges ! Salut, tige de Jessé ! Salut, porte d’où la lumière s’est levée sur le monde ! Réjouis-toi, Vierge glorieuse, qui l’emportes sur toutes en beauté ! Adieu, ô toute belle, et prie le Christ pour nous».
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